Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun S'il y a quelque chose à relever lors de la quinzième édition du Salon du livre d'Alger (27 octobre au 6 novembre), c'est bel et bien le nombre de visiteurs enregistré. L'affluence était bien évidemment très importante. Si plus d'un a relevé le nombre élevé des stands consacrés aux livres scolaires, parascolaires et religieux, comme c'est le cas d'ailleurs lors de chaque édition, il faut dire, quand même, que bon nombre de visiteurs du salon, des jeunes notamment, se sont fortement intéressés aux plus récentes sorties, en Occident, des romans pour jeunesse. Il s'agit principalement des séries, Harry Potter, de J. K. Rowling, et de la Saga du désir interdit, ou Twilight, pour la version cinéma, de Stephenie Meyer. Ainsi, chez Gallimard, les romans Harry Potter exposés se sont vite écoulés, même si leurs prix étaient assez élevés. Ils dépassent les mille dinars. Des centaines d'enfants surtout se ruent chaque jour sur l'étalage où étaient exposés les livres. Ceux qui quittent le stand sans le Harry Potter désiré dans les mains ont généralement été «dissuadés» par les prix. Le même phénomène a été enregistré, il y a plusieurs mois, dans les salles de cinéma algéroises lorsque l'un des films a été projeté. La série Harry Potter compte sept tomes qui ont tous été adaptés au cinéma. Les salles de cinéma algéroises avaient rarement connu de telles affluences. Harry Potter provoque en Algérie, du moins au niveau des grandes villes, la même effervescence que connaissent les villes occidentales à la sortie de chaque roman ou film. La même chose peut-être dite de la série Saga du désir interdit, quoique cette dernière soit destinée essentiellement à un public un peu plus âgé. Les quatre romans de la série, à savoir Fascination (2005), Tentation (2006), Hésitation (2007) et Révélation (2008), exposés dans le stand des éditions Hachette, font sensation. Là également, les prix ne sont pas à la portée de tout le monde. Mais, cela n'empêche pas des centaines d'adolescents de s'offrir l'un de ces romans. Effet de «mode» ou intérêt suscité par le bruit qu'il y a autour de ces deux auteurs, les jeunes Algériens ne font pas exception, finalement, quant à la vague Harry Potter et Twilight. Il est sans rappeler que Stephenie Meyer a vendu jusque-là, à travers le monde, plus de cent millions d'exemplaires de sa série. Bien évidemment, d'autres livres ont également suscité l'intérêt des jeunes, comme les livres scolaires, parascolaires ou religieux. Ces derniers ont enregistré des ventes record. Les stands des maisons d'édition et importateurs qui présentaient ces livres aux reliures dorées proposaient le Coran, des ouvrages sur le hadith (les dires du prophète), Essira (les gestes et comportements exemplaires du prophète), Ettafcir (exégèse du Coran), la vie des prophètes et envoyés de Dieu et différents petits livrets d'initiation, mais aucun livre subversif ou de prosélytisme. En tout état de cause, les centres d'intérêt étaient diversifiés. Et ils étaient nombreux ceux qui ont trouvé ce qu'ils cherchaient…