Le nombre de grossistes de produits pharmaceutiques sera revu à la baisse, des mesures seront bientôt adoptées à cet effet. C'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, lors d'une journée d'information sur le médicament qui a eu lieu au Conseil de la nation. L'occasion pour le ministre d'indiquer que la liste nationale des médicaments essentiels sera «revue à la baisse» et que celle concernant les médicaments interdits à l'importation a été augmentée de 100 nouveaux autres pour atteindre 250. Le premier responsable du secteur est intervenu après un énoncé du président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), le professeur Farid Benhamdine, qui a dressé, devant les membres du Sénat, un état des lieux du commerce de gros de médicament. Un marché difficile à contrôler, a indiqué le président de la SAP, du fait du nombre d'intervenants dans ce domaine, notre pays comptant 590 grossistes. Chiffre qu'il qualifie d'«inadmissible» au regard de l'anarchie qui caractérise le marché du médicament et de ce qui se fait ailleurs. «En France, la population est deux fois plus importante et il y a quatre fois plus de pharmacies, alors que ce sont trois grossistes seulement qui détiennent 90% du marché», a souligné le professeur Benhamdine pour qui, il suffit de redéfinir le cahier des charges pour que «le terrain se nettoie de lui-même». Il a ainsi indiqué que le cahier des charges doit être conforme aux normes appliquées à travers le monde, c'est-à-dire la garantie d'un stock de quinze jours, la détention de 90% de la nomenclature médicale et la livraison dans un délai maximal de quarante-huit heures. Les deux intervenants au Sénat ont abordé la question liée à l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), dont le texte de création a été voté en juillet 2008, et dont l'entrée en fonction se fera prochainement, selon le ministre de la Santé. Il a indiqué que «la réglementation de cette agence constitue l'une des nouveautés de la nouvelle loi sanitaire qui sera présentée au gouvernement au mois de décembre prochain», soulignant, par ailleurs, que ce sera une version «dépoussiérée et toilettée de la loi 85-05» et qu'elle permettra «l'assainissement de la pratique médicale». Les membres du Sénat auront appris également que l'incinération des 5 millions de doses de vaccin H1N1 se fera au cours de la semaine prochaine. R. M.