Les visites d'officiels français à Alger se succèdent. La dernière visite en date était celle de la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, Mme Fadela Amara, et la prochaine sera celle de Jean-Pierre Raffarin qui fera le déplacement, le 24 novembre, pour discuter affaires, investissements avec les autorités algériennes. La venue à Alger de Raffarin, ancien Premier ministre sous Jacques Chirac, s'inscrit dans le cadre de la mission de «consolidation» des relations économiques entre Paris et Alger, voulue par Nicolas Sarkozy. C'est une nouvelle tâche dont s'est investi Jean-Pierre Raffarin. Réussira-t-il à la remplir comme il se doit, à lever les obstacles à l'investissement algéro-français ? C'est le 2 septembre que la présidence française avait annoncé, dans un communiqué rendu public, que Raffarin avait été chargé par le chef de l'Etat «d'identifier» et de «lever» les obstacles à l'investissement entre la France et l'Algérie. Presque un mois plus tard, Alger annoncera son vis-à-vis, en l'occurrence Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. A ce dernier, il a été assigné une mission à l'identique ou presque. Le développement des échanges économiques entre les deux pays continue d'évoluer au gré des conjonctures, des aléas politiques, ce qui met à mal l'investissement et les entreprises. Les hauts et les bas dans le bilatéral algéro-français, les relations houleuses, parfois, les politiques essayent cependant de s'en départir sans toutefois y réussir. Le statu quo ? Une tendance à l'embellie semble avoir caractérisé les relations entre les deux pays, aujourd'hui. Les choses ont beaucoup évolué, en Algérie, sur le plan économique, et les Algériens peuvent regarder ailleurs pour établir des partenariats, et cela, les Français le savent. C'est pourquoi, ces derniers, s'évertuent à travailler sur le long terme, au lieu de dépêcher des émissaires pour parer au plus urgent, comme l'aurait fait, il y a quelques mois, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, lors d'un entretien avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Guéant aurait soumis à Ouyahia une palette de projets d'investissements bloqués en Algérie et auxquels les autorités hexagonales souhaitent trouver une solution. Un bon «paquet» de dossiers attend donc Jean-Pierre Raffarin, encombrant son bras et celui du patron de l'Elysée. Nicolas Sarkozy avait soumis à Raffarin une feuille de route, un agenda de travail, une lettre de mission. «Notre pays demeure l'un des tout premiers partenaires économiques de l'Algérie. Pour autant, nul acquis n'est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible accroître nos positions de marché», écrit le président Sarkozy au sujet de la mission confiée à Jean-Pierre Raffarin. A noter que les statistiques sont en léger déclin dans le volume des échanges entre l'Algérie et la France. Les exportations françaises vers l'Algérie sont estimées à 4,7 milliards de dollars, en baisse de 3,8%. Les exportations algériennes (à 95% d'hydrocarbures) à destination de la France ont baissé de 19,7%. Y. S.