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Divergences profondes entre le FLN et le RND sur la révision de la loi électorale Le FLN juge que la «proportionnelle intégrale» serait la cause du blocage des APC/APW
Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa Moult divergences d'approche sont apparues au grand jour entre les deux partis membres de la coalition présidentielle, le FLN et le RND, sur nombre de sujets, et non des moindres, entre autres, la nécessité ou non de réviser la loi électorale. Si le FLN affiche son intention de revoir le mode de scrutin actuel, basé sur la proportionnelle intégrale, le RND, lui, estime en revanche qu'il n'y a pas motif à le réviser. En différentes occasions, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a mis en avant dans son discours politique la revendication d'un amendement de la loi électorale aux côtés d'autres, notamment le code communal et la loi sur les partis et les associations. S'agissant de la révision de la loi électorale, il a insisté sur «la nécessité de supprimer le mode proportionnel dans l'élection des APC et APW», car, selon lui, ce mode est la cause des blocages que connaissent des APC n'ayant pas une majorité absolue. N'attendant point que cette question soit prise en compte par le gouvernement, le doyen des partis a mis en place une commission interne au parti devant formuler des propositions dans ce sens. Car, du point de vue contenu, le FLN laisse son beau monde sur sa faim quant à sa conception de la loi électorale. Selon Abderrahmane Belayat, qui intervenait lors d'une émission radiophonique, le FLN n'aurait pas une idée précise du mode de scrutin le mieux adapté à la réalité politique nationale. En dépit de l'insistance du parti à opérer un changement dans l'actuelle loi, Abderrahmane Belayat se contentera de dire que son parti est favorable à un mode qui garantisse plus d'équité électorale. Autrement dit, l'actuel mode devrait être revu et corrigé. «Le FLN ne veut rien imposer. Nous ne voulons pas que la scène politique nationale soit désarticulée. Même si le code actuel nous arrange - nous sommes leaders électoraux -, nous estimons qu'il faut réfléchir à un mode qui assure plus d'équité.» Il a fait état, dans ce sens, de la nécessité d'améliorer l'actuelle loi qui prévoit la proportionnelle par wilaya : «Le scrutin majoritaire à deux tours favoriserait les deux premières formations politiques. Cela dit, nous ne ferons pas cavalier seul et nous n'imposerons pas un mode de scrutin qui risquerait de perturber la scène électorale. Il faut avoir une stratégie». Le responsable du FLN a affirmé qu'il fallait faire un choix qui ne soit pas circonstanciel : «Le mode actuel nous arrange. Mais notre souci, c'est d'avoir un mode de scrutin qui génère de l'efficacité sur la scène politique.» Et M. Belayat de trancher : «Il faut chercher le consensus», et ce, tout en rappelant à ceux qui pourraient l'oublier que le FLN «est le parti leader avec la majorité au niveau du Parlement avec ses deux chambres. Et il le sera en 2012, même si nous ne sommes pas seuls sur le terrain politique et électoral». Sur la question, le FLN a une position diamétralement opposée par rapport à son partenaire de l'Alliance présidentielle. Seddik Chiheb, membre du bureau national du RND et vice-président de l'APN, affirmait récemment sur les mêmes ondes de la Chaîne III que son parti ne juge pas opportun de réviser la loi électorale. Alors qu'il avait appelé à la révision de cette loi, il y a trois ans, sur proposition d'un parti de l'opposition, en l'occurrence El Islah, il estime que le besoin d'une telle révision ne se fait pas sentir aujourd'hui. «Tous les problèmes de blocage des Assemblées peuvent trouver aujourd'hui une solution dans le cadre de l'actuelle loi», a-t-il indiqué. Nul besoin de s'attarder ici sur les motifs d'une telle demande de la part des deux ténors de la scène politique, qui se trouve au centre des prochaines batailles électorales, notamment celles de 2012 pour le renouvellement des assemblées locales. Une échéance pour laquelle le parti d'Ouyahia, mobilise ses bases, en vue de surpasser son rival, le doyen des partis qui reste englué dans des querelles intestines.