Le retour des premiers contingents de hadjis ayant accompli les rites du pèlerinage à La Mecque s'effectuera aujourd'hui, alors que d'autres se rendront à Médine pour la visite des Lieux saints. Trois vols sont au programme vers les aéroports d'Alger, Oran et Annaba. Cette année, la mission a enregistré dix-huit décès. Tous les cas de décès enregistrés sont dus à des maladies chroniques et n'ont aucun lien avec les bousculades survenues lors du déplacement des hadjis vers Arafa et Minan, comme lors des précédentes éditions du hadj, selon les informations livrées par la mission algérienne du hadj. Parmi ces décès, trois sont issus de la communauté algérienne établie à l'étranger, a indiqué le président de la mission Cheikh Berbara, soulignant que huit cas de décès ont été enregistrés lors de l'accomplissement des rites du pèlerinage à Arafa, Minan et Mouzdalifa au cours des trois derniers jours. Il y a lieu de signaler que la délégation médicale algérienne, qui accompagne nos hadjis, a pourtant effectué plus de 10 000 examens médicaux et prodigué des soins à 3 106 pèlerins au niveau des trois centres médicaux de La Mecque, Médine et Djeddah. Selon la délégation médicale, «21 hospitalisations dans des établissements de santé saoudiens ont été enregistrées et 17 autres au niveau des unités médicales relevant de la mission algérienne, notamment pour le traitement de fractures et des problèmes respiratoires, alors que 150 pèlerins sont sous observation médicale au niveau des unités de proximité».Nombre de hadjis partis accomplir les rites du cinquième pilier de l'islam ne sont pas près d'oublier leur mésaventure. La mauvaise prise en charge des hadjis algériens, qui revient comme une rengaine chaque année, a été encore signalée. Les images retransmises par la télévision sont révélatrices du désordre qui a régné à Minen. Des hadjis algériens d'un âge avancé, certainement extenués par l'effort fourni pour accomplir le rituel, étaient allongés les uns contre les autres sous une grande tente. Il fallait juste tendre le micro aux membres de la délégation pour que les doléances fusent. Elles concernent la mauvaise prise en charge des conditions d'hébergement et de transport. A en croire un membre de la délégation, qui est passé à la télévision, le laisser-aller a caractérisé toutes les étapes. Il a affirmé que face à cette situation, les jeunes membres de la délégation ont dû céder leur place aux plus âgés, mais le déficit en places d'hébergement était criant pour être comblé de la sorte. En matière de transport, ce n'était pas meilleur non plus. Des informations ont fait état de l'abandon de centaines d'Algériens sur les quais, faute de pouvoir prendre place dans les bus dépêchés par les organisateurs. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nos hadjis, dont des personnes âgées, auraient traversé à pied les 16 km qui séparent Arafat de Minen. Des informations émanant de la mission ont affirmé que pour les 35 660 hadjis qui ont rejoint La Mecque, des tentes ont été dressées à Mina. Toutefois, outre le retard de plusieurs heures de certains vols à destination des Lieux saints de l'islam, des hadjis se sont plaints des conditions difficiles d'hébergement en raison de l'exiguïté des pièces, selon le président de la mission algérienne qui a précisé que certains opérateurs n'ont pas respecté le périmètre obligatoire (4m2) réservé à chaque hadji.S'exprimant au sujet de la surcharge dans les camps algériens à Minan, M. Berbara a indiqué qu'elle «est due à l'incursion des hadjis indépendants dans ces camps», précisant, par ailleurs, que le problème d'hébergement demeure un point noir en raison de l'exiguïté de l'espace qui ne peut accueillir plus de 1,5 million de hadjis, selon les autorités saoudiennes. Il a, en outre, affirmé que des instructions fermes ont été données aux hadjis algériens de ne pas emprunter les bus pour quitter le lieu du rite de la lapidation vers La Mecque, ce qui a provoqué de regrettables incidents du fait des fortes pluies qui se sont abattues ce jour-là. S'agissant des bousculades enregistrées lors de cette saison du hadj, M. Berbara a souligné qu'elles sont dues au nombre important de hadjis qui a dépassé les quatre millions. A. R.