Le débat sur le projet de loi sur le cinéma s'est déroulé en séance plénière, hier, à l'Assemblée populaire nationale (APN). La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a présenté les principaux axes de ce nouveau projet de loi visant à assainir le secteur pour une réelle promotion de l'industrie cinématographique en Algérie, sur tous les plans. A cet effet, la ministre a proposé que l'on passe de 1 à 5% des recettes publicitaires qui seront reversées au fonds de développement de l'art cinématographique qui devra être créé.Concernant la réhabilitation des salles de cinéma, après avoir relevé que plus de trois cents sont fermées ou détournées de leur fonction initiale, Mme Toumi a souligné l'importance de les récupérer, non pas pour les gérer mais pour les réhabiliter, établir un cahier des charges et former des jeunes pour leur gestion. En plus de l'impact culturel, ces salles auront un impact sur le plan de l'emploi et financier pour les collectivités locales. La ministre a également soulevé l'importance de ce projet pour assurer la formation des métiers liés au secteur, ainsi que la création de studios de tournage en Algérie. Elle conclura sa présentation en réaffirmant qu'il était nécessaire de rédiger un texte de loi qui prenne en compte l'évolution que connaît le domaine du cinéma, surtout que celui-ci vit une énorme anarchie en l'absence de mécanismes d'encadrement et de contrôle. A la présentation du rapport de la commission de la culture, de la communication et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale, présidée par Achour Imaazaten, il a été souligné que le secteur cinématographique doit être une priorité pour le gouvernement. A l'ouverture des débats, l'ensemble des députés se sont accordés à mettre en exergue l'importance de la prise en charge du secteur cinématographique, victime d'une léthargie qui n'a que trop duré. Toutefois, les articles 5 et 9 ont été longuement débattus. L'article 5 stipule que la production de films sur la révolution algérienne et ses symboles doit d'abord avoir l'accord préalable du gouvernement. Si certains députés, à l'instar de ceux du MSP, du FNA et du FLN, ont approuvé l'article, mais en demandant plus de précisions, d'autres, à l'instar de ceux du FFS, du RCD et du PT, ont dénoncé «une nouvelle forme de censure et d'ingérence de l'Etat dans la création artistique qui doit être synonyme de liberté, et donc libérée de toutes les entraves.»L'article 9 ayant trait notamment aux conditions de délivrance de la carte professionnelle a suscité moult remous au sein de l'hémicycle, dont la plupart des élus demanderont davantage d'explications sur les conditions et les critères de délivrance de cette carte. Un député s'interogera : «Parle-t-on de fonctionnaires ou d'assurer les conditions sociales et professionnelles pour de réels créateurs ?»Les interventions des députés ont également porté sur les articles concernant le cahier des charges sur la gestion des salles de cinéma et ceux concernant la formation, en mettant en exergue le caractère incomplet de cette proposition de loi qui doit «être avant tout une loi réellement appliquée, et pour cela il faut donner les moyens humains et matériels pour la concrétiser sur le terrain». Après les débats, le projet de loi sera soumis au vote dimanche prochain. S. A. Rectificatif La projection en avant-première mondiale du film Harry Potter et les reliques de la mort aura lieu demain et non jeudi prochain comme annoncé dans notre édition de dimanche dernier. Par ailleurs, le film sera à l'affiche aux salles Algeria et Cosmos, à Riadh El Feth, au lieu de la salle Afrique (fermée). Toutes nos excuses à nos lecteurs et lectrices.