Photo : Malik Boumati De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Plusieurs centaines de personnes de la région des At Jennad ont convergé, hier lundi, vers le stade communal de Fréha, à quelque trente kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, en réponse à l'appel de la Coordination des comités de village des At Jennad (Fréha, Aghribs, Timizart), qui avait appelé à une marche populaire pour dénoncer les kidnappings qui touchent les opérateurs économiques de la région. Un appel lancé après la tentative de kidnapping ayant ciblé, la semaine dernière, l'entrepreneur de la localité d'Aghribs, Hidouche Slimana, qui a succombé vendredi dernier à ses blessures suite au guet-apens et au rapt le même jour de son cousin, Omar Slimana, libéré finalement dimanche dernier. Malgré cette libération, le mot d'ordre de manifestation et de grève de deux heures a été maintenu par les organisateurs, qui comptent dénoncer les kidnappings qui terrorisent la population et qui portent des coups durs à l'économie locale.«Non à la violence, au crime, aux kidnappings, au silence, à l'oubli… Non ! Non !» ; «Halte à la terreur» ; «Non à la dévitalisation de la Kabylie» ; «Restons unis et solidaires» sont, entre autres, les slogans brandis sur des banderoles lors de cette marche silencieuse en signe de deuil, qui s'est ébranlée du stade communal de la ville et qui a conduit les manifestants, dont de nombreux élus du RCD, vers le siège de la mairie de Fréha où des présidents d'APC ont pris la parole pour dénoncer les kidnappings et le silence des pouvoirs publics sur ce grave phénomène, mais aussi pour saluer la mobilisation du jour qui doit, selon eux, se poursuivre. C'est le cas du maire de Fréha qui appellera les présents à poursuivre «la mobilisation la main dans la main pour faire face à ces gens qui terrorisent la population» et celui de Timizart qui affirmera que les kidnappings, fléau récurrent dans la région, constituent «une guerre économique menée contre la Kabylie», avant de s'interroger : «A qui profitent ces kidnappings ? » De son côté, le maire d'Aghribs reprendra pratiquement les mêmes propos que ses homologues des autres communes en promettant que la mobilisation ira crescendo. «Notre mobilisation d'aujourd'hui ne doit pas s'arrêter là, et s'il faut qu'on marche à Tizi Ouzou, on le fera», lancera le premier magistrat de la commune d'Aghribs qui s'interrogera, à son tour, sur le mutisme des autorités face à l'ampleur de ce phénomène dans la région. Mohand Ikherban, membre du Conseil de la nation, prendra aussi la parole pour saluer la mobilisation populaire et dénoncer «les tenants de la terreur qui veulent mettre la Kabylie à genoux et le silence coupable, voire complice de l'Etat qui s'est désintéressé de cette région».