La politique prônée par le gouvernement visant à remettre sur les rails les entreprises publiques commence à se concrétiser sur le terrain. En effet, après avoir proposé le secteur public économique à la privatisation, l'Etat a décidé de reprendre les choses en main. Une mesure décidée après l'échec d'une partie des opérations effectuées mais également en raison d'une situation économique mondiale favorable. Ainsi, si les lois ont été réaménagées pour permettre aux pouvoirs publics de redonner le souffle à ces entreprises, le volet financier aussi a bénéficié de l'intérêt des autorités. Le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, a fourni un peu plus de détails sur cette question. S'exprimant la semaine dernière lors d'une rencontre, ce dernier a indiqué que le gouvernement a décidé d'injecter un budget de 120 milliards de dinars dans l'objectif de soutenir les entreprises du secteur et les encourager à investir. Cette somme sera partagée en 51 entreprises publiques économiques relevant de la SGP Sintra qui bénéficieront de cet investissement. Près de la moitié des 50 milliards de dinars sera destinée à l'assainissement financier des entreprises publiques et l'effacement de leurs dettes fiscales et parafiscales. L'autre partie du budget touchera les programmes d'investissement, les équipements, la formation et le recyclage du personnel de ces entités économiques. Outre l'importance de cette enveloppe financière qui sera dédiée à un secteur que l'on croyait disparu à jamais, il faut dire qu'il s'agit là d'un signal destiné particulièrement à ces entreprises qui, des années durant, ont été contraintes à tourner au ralenti en attendant évidemment la mise à l'arrêt des machines. Ce qui n'est pas arrivé. Pourtant cette bouffée d'oxygène permettrait sans l'ombre d'un doute à ces entreprises d'améliorer leur production. Parallèlement, d'autres plans d'investissements ont déjà eu l'aval du gouvernement. Et il s'agit d'entités qui peuvent redonner à la production nationale une autre image. On peut citer notamment la restructuration du secteur du ciment, de l'Entreprise nationale des véhicules industriels (SNVI), de Saidal, de la pétrochimie et de la sidérurgie. Il faut dire que le gouvernement a dégagé des sommes importantes pour le secteur public et beaucoup a été fait. Dans ce sens, on peut dire qu'il est même privilégié en termes d'investissement et d'octroi de marchés publics. Rappelons que la LFC 2010 a institué l'obligation pour les soumissionnaires étrangers aux appels d'offresinternationaux d'investir dans le cadre d'un partenariat. L'Etat a également institué le droit de procéder à la reprise des actifs publics cédés dans le cadre de ces opérations, au cas où le repreneur ne s'acquitterait pas de ses obligations, notamment de paiement. Parmi les mesures phares concernant le secteur public, citons l'octroi de la garantie de l'Etat aux crédits bancaires alloués pour la modernisation des entreprises publiques stratégiques et la prise en charge par l'Etat des intérêts sur ces crédits pendant les périodes de différés de paiement. S. B.