Selon certaines sources, il est fort attendu que l'Etat changera d'avis sur le reste des entreprises. Le processus de privatisation des entreprises ne fait pas apparemment l'unanimité au sein du gouvernement. Une source sûre a confié à L'Expression que les ministres ne sont pas d'accord sur la politique menée par leur confrère des Participations et de la Promotion des investissements, en l'occurrence M.Hamid Temmar. La même source indique que la stratégie de privatisation des lots d'entreprises, n'est pas du goût de certains portefeuilles ministériels. Ces hésitations se confirment, en effet, à travers le recours de Temmar à l'élaboration d'un nouveau projet sur la stratégie industrielle, lequel sera débattu en conseil de gouvernement en novembre prochain. Les maigres résultats du processus de privatisation lancé en 2003, ont apparemment poussé certains membres de l'Exécutif à changer d'avis sur la voie à emprunter dans la restructuration des entreprises économiques. Il y a lieu de rappeler, à cet effet, que parmi les 1287, seulement 396 entreprises ont été privatisées depuis 2003 jusqu'à 2006 dont 117, soit 30%, ont été totalement privatisées. Près de 40 (12%) qui l'ont été partiellement (rachat d'une partie du capital), 68 (17%) ont vu leur capital cédé aux travailleurs et 21 (5%) ont réalisé des opérations de partenariat. Pour le reste, une grande partie a été transférée à des établissements à caractère social, telles les associations. Ce constat pourrait être à l'origine du mécontentement et de désaccord au sein du gouvernement. Ce qui laisse déduire que la politique de Temmar risque de connaître un revers. Le Parti des travailleurs, qui rejette cette option de privatisation, reste optimiste sur ce point et compte aller jusqu'au bout. S'exprimant sur ce sujet, lors de son passage à l'émission «Le rendez-vous de jeudi» de la Chaîne II, la porte-parole du parti, Mme, Louisa Hanoune, garde un grand espoir quant à l'aboutissement de sa requête. Après l'amendement de la loi sur les hydrocarbures, un projet qu'elle a vivement rejeté, la dame du PT se montre confiante et s'engage à poursuivre sa bataille contre le projet de Temmar. «Les opérations de privatisation ont prouvé l'échec du processus», a-t-elle précisé en citant l'exemple de Mital Steel de Annaba. «L'enveloppe financière des privatisations est insignifiante», a-t-elle estimé, en qualifiant le processus de véritable pillage des richesses nationales. Pour elle, le processus de privatisation est incompatible avec la stratégie d'industrialisation. Il est fort probable qu'avec l'embellie financière que connaît actuellement notre pays et les réserves de change estimées à plus de 70 milliards de dollars, l'Etat revoie sa stratégie de privatisation. L'idée commence, apparemment, à germer au sein du gouvernement. Preuve en est, la Banque nationale d'Algérie (BNA) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA), programmées dans l'agenda de Temmar, ne seront pas privatisées. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M.Abdelhamid Temmar, l'avait personnellement annoncé. Celles-ci vont connaître plutôt une opération profonde de modernisation. Cette décision, qui est un signal fort, traduit un début de recul de l'Etat vis-à-vis du processus de privatisation. Comme elle démontre que les opposants à cette démarche jouissent d'une force au sein du l'Exécutif. Un autre élément vient conforter cette thèse, c'est la décision de l'Etat de garder sa main sur quelques entreprises. Dans la loi de finances 2007, l'Etat a décidé de protéger un certain nombre d'entreprises publiques, en activité dans le secteur de l'industrie. Ce dernier entend préserver ce secteur que l'Algérie est seule à détenir dans la sous-région nord-africaine. Devant cet état de fait, il est fort attendu que l'Etat changera d'avis sur le reste des entreprises qui n'ont pas encore été privatisées. Ce revirement intervient, rappelons- le, à mi- mandat du président de la République. Ce dernier compte, à travers l'audition de ses ministres, évaluer le bilan des chantiers lancés pour s'assurer de l'efficacité des stratégies mises en place.