De notre envoyé spécial à Tripoli (Libye) Smaïl Boughazi Le troisième sommet Afrique-Union européenne s'ouvrira aujourd'hui avec la participation du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika aux côtés de pas moins de 80 chefs d'Etat et de gouvernement des deux continents. Sur le thème «l'investissement, la croissance économique et la création d'emploi», ce sommet abordera des sujets phares, à l'exemple de la paix et la sécurité, les changements climatiques, l'intégration régionale et le développement du secteur privé, les migrations, les infrastructures et l'énergie, l'agriculture et la sécurité alimentaire. Des thèmes d'une grande importance qui seront sous la loupe des dirigeants des deux continents. Ainsi, après ceux de 2000 et de 2007, ce sommet coïncide avec une conjoncture internationale particulière marquée notamment par une crise économique mondiale et des mini-crises, particulièrement sur le continent européen. D'ailleurs, une source affirme que plusieurs ou même beaucoup de dirigeants seront absents, surtout du côté européen. La situation en Europe pourrait justifier ces «défections». En ce qui concerne les relations afro-européennes, il faut dire que plusieurs points attirent l'attention, note notre interlocuteur. Il explique en fait qu'«à l'exception des financements qui touchent aux volets paix et sécurité, là où il y a une visibilité à travers le soutien logistique, la formation, le financement des autres volets ne peuvent pas être vérifiés». La même source explique que les Européens comptabilisent «l'aide au développement, les coopérations bilatérale et l'aide au développement», alors que, pour l'Afrique, il est très difficile de vérifier tous ces financements et si tous les engagements ont été tenus. Dans le même ordre d'idées, notre locuteur a estimé que, pour le plan d'action qui devra être avalisé lors du sommet et qui s'étalera sur la période 2011-2013, 50 milliards de dollars lui seront consacrés mais l'environnement va se tailler la part du lion. Il s'agit, en fait, d'un budget destiné à la concrétisation des engagements tenus à Copenhague sur les changements climatiques. Toujours sur la question des financements, on estime qu'ils auraient pu se faire, «néanmoins on bute sur le protectionnisme de la part des Européens». Huit partenariats seront concrétisés et ils toucheront le renforcement du partenariat politique Afrique-UE, la promotion de la paix et de la sécurité, l'Etat de droit et le développement du multilatéralisme ainsi que l'inclusion de la société civile. S'agissant de la position algérienne, notre source indique qu'elle sera similaire à celle adoptée lors du sommet du G8. En d'autres termes, «l'Algérie, avec d'autres pays africains, pourrait demander la réduction des coûts, la mise en place d'un groupe de travail Afrique-UE, mais aussi évaluer les projets déjà annoncés». Pour notre interlocuteur, «l'objectif fondamental pour l'Algérie est le développement et ce n'est pas l'aide au développement». Ce qui signifie, pour lui, «plus d'investissements, plus de transferts technologiques, plus de formations, et plus de financements et une grande synergie entre les pays du Nord et ceux de l'Afrique». Evoquant le volet paix et sécurité, la même source a précisé qu'il est «parmi les rares secteurs qui avancent bien et l'Algérie en est le chef de file actuellement». Sur ce point, le locuteur ne cache pas que «l'Algérie a toujours privilégié le règlement des conflits par les Africains eux-mêmes, lesquels doivent développer des capacités de négociation, de conciliation et de reconstruction, mais également par un leadership africain». S. B. L'UE annonce un milliard d'euros pour la paix et la sécurité en Afrique L'Union européenne (UE) a annoncé, par la voix de son président, la consécration d'un milliard d'euros pour soutenir les actions qui entrent dans le cadre de la paix et de la sécurité en Afrique. Selon certaines sources, le président de l'UE a estimé que le partenariat liant l'Afrique et l'UE est «stratégique et unique». Pour lui, la tenue de ce troisième sommet est considérée comme une avancée notable et «un grand virage» dans les relations et partenariats entre les deux continents. Par ailleurs, signalons que les ministres des AE des pays participants se sont réunis, hier en fin d'après-midi, afin de mettre au point les derniers préparatifs, et ce, avant le début du sommet demain l'après-midi.