Photo : M. Ouanezar De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La technique d'utilisation de la lumière ou du son s'affirme comme un art moderne à part entière. Il s'agit en fait, d'une technique d'animation qui fait appel au concours de l'image, la photographie, le son… Artiste photographe, Agnès Caffier utilise cette technique depuis des années maintenant. C'est un art à part entière où notre artiste «s'approprie toutes les opportunités que lui offrent l'image, l'espace, la lumière…», dira-t-elle dans un entretien qu'elle a accordé à la Tribune. Actuellement, l'artiste française expose à l'espace de la médiathèque d'Oran où elle propose au public une série de trois animations distinctes et assez étonnantes. Pour les profanes, il s'agit surtout, d'un objet de curiosité. Mais pour l'artiste, c'est beaucoup plus profond que cela. «C'est un travail qui m'a été commandé par une clinique d'accouchement à Paris. Le travail y sera accroché en mars 2011», indiquera Agnès Caffier. L'œuvre en question présentée sur trois mini-écrans, représente trois images de vagues déferlantes, presque identiques à l'œil nu. «C'est une animation qui défile au centième près. Une succession d'images mouvantes au rythme despulsations cardiaques. Une série de dix séquences vidéo intitulée Salines que j'avais envie de proposer et de faire partager avec autrui», nous confie-t-elle. Caroline Coll, directrice du Musée des arts modernes d'Aubrey en France, a estimé au cours d'une conférence sur le thème que «l'acte de création se détache de tous les contextes et de toutes les contraintes. L'art contemporain se crée en fonction du contexte, en réponse à un univers, un lieu, un public, etc.», dira-t-elle. Pour cette érudite de l'art, «au cours de ces dix à quinz dernières années, on voit s'affirmer un courant qui ne crée qu'en fonction du contexte. Cependant, il faut faire la distinction entre un projet culturel et la création artistique qui sont étymologiquement différents». Elle prendra, pour exemple, les œuvres et les techniques utilisées par Agnès Caffier dans son travail artistique. Cette dernière, dans ses œuvres, développe une technique nouvelle qui s'approprie et manipule surtout l'espace et les lumières ambiants. «Elle transforme l'espace en une boîte noire où elle fait intervenir les lumières, les dessins, les formes et les plantes», notera-t-elle en s'appuyant sur des illustrations en diapositives.«J'aime le noir et les lumières naturelles», nous confie Agnès Caffier. L'artiste a également mis en scène certaines expériences professionnelles, notamment dans un édifice religieux, une abbaye à Maubuisson où elle a entrepris la transformation d'un espace du troisième siècle en une véritable scène d'animation artistique, en présence d'un public de choix, de sportifs, de familles en détente, d'amoureux, etc. L'artiste n'hésite pas à faire appel à des cartes médicales, comme les angiographies qui utilisent de l'iode pour révéler les vaisseaux sanguins où «l'arborescence» est de mise. Des paysages sublimes où l'interaction entre l'œuvre et le visiteur est complète.Il y a lieu de rappeler que plusieurs œuvres d'Agnès Caffier ont été primées, notamment un film Entrée des artistes, commandé par une organisation des droits de l'homme basée à Londres. M. O. Une biennale de l'art moderne sans les responsables de la culture La première biennale méditerranéenne de l'art moderne s'est tenue à Oran en l'absence de tout responsable de la culture ou de la wilaya d'Oran et ce, malgré les nombreuses sollicitations et invitations des organisateurs de la manifestation. C'est un constat affligeant et malheureux pour le secteur de l'art et de la culture qui reste toujours en proie à des paradoxes de toutes sortes. L'art et la culture se recherchent toujours à Oran dans l'espoir qu'un jour, un homme ou une femme, un responsable ou une institution daigne bien les prendre en charge, les promouvoir et les préserver. Les responsables de la culture feignant d'accomplir leurs missions essentielles et primaire, préfèrent se dérober sous le couvert des activités officielles qui ne les concernent pas. Il n'y a qu'à voir l'état de la culture dans une wilaya qui était, jadis, un centre de rayonnement culturel et artistique. Ainsi va la culture en attendant des jours meilleurs.