De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Théoriquement, avec leur triple mission de collecte et de conservation de données, de recherche et de diffusion des connaissances auprès du public, les musées jouent un rôle majeur dans la préservation de la mémoire de l'humanité. Et ce n'est pas pour rien que les pays du monde - qui portent un intérêt à leur histoire - investissent des sommes d'argent importantes dans la préservation de ces sanctuaires et engagent des programmes non moins importants pour la formation des ressources humaines compétentes, capables d'en assumer la charge. Et les résultats ne se font pas attendre puisque ces musées enregistrent une fréquentation très importante de citoyens attachés à leur passé ou curieux d'en connaître tous les aspects. Malheureusement, la situation des musées en Algérie n'est pas très reluisante et la place qu'ils occupent dans la société ne sied pas au rôle qu'ils tentent tant bien que mal de jouer dans un environnement très peu favorable. Et si, ailleurs, les visiteurs se comptent par millions chaque année, nos musées peinent à dépasser les quelques milliers, dans le meilleur des cas. Et ce, malgré les trésors que ces établissements recèlent dont le secteur de l'éducation nationale devrait encourager la découverte. A Oran, par exemple, il est rare que des sorties au musée soit organisées par les établissements scolaires bien que le musée Ahmed-Zabana (comme probablement tous les musées d'Algérie) un nombre appréciable d'objets d'un intérêt artistique ou historique certain. De la section des beaux-arts à celle d'histoire naturelle en passant par les sections de l'art musulman, de la Préhistoire ou encore de l'ethnographie, cet établissement offre aux étudiants, aux chercheurs comme aux simples visiteurs une incursion dans l'histoire : des peintures et sculptures de diverses époques et écoles, des objets de l'art musulman remontant au XIème siècle, notamment ceux appartenant aux dynasties musulmanes du Maghreb, des collections de pièces de monnaie retraçant l'histoire des peuples africains (du XIe au XVIIIe siècle) et européens (XIXe et XXe siècles), des objets appartenant à la Préhistoire et témoignant du passage des hommes primitifs en Algérie, des vestiges matériels de l'Afrique et des pays du Maghreb, dont notamment l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Soit de quoi satisfaire les esprits amateurs d'histoire et d'ethnographie. Enfin, le musée offre des collections de photographies, cartes et plans montrant le développement d'Oran depuis sa création aux environs de l'an 903, et une section naturelle composée de collections appartenant à la zoologie, à la botanique et à la paléontologie: «Malheureusement, l'éducation et l'université ne profitent pas suffisamment de ces matériaux», déplore un enseignant universitaire en attribuant ce fait à l'indifférence aussi bien des pouvoirs publics que des citoyens bien plus préoccupés par un quotidien pas toujours facile.