On se souvient qu'à la mi-novembre, deux membres du comité exécutif de la Fifa, le Tahitien Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu, avaient été suspendus après une enquête du quotidien britannique Sunday Times révélant qu'ils avaient réclamé des sommes d'argent en échange de leur vote pour l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. L'Océanie n'aura pas de représentant au sein du comité exécutif de la Fifa, aujourd'hui, lors du vote pour désigner les pays organisateurs des Coupes du monde de football en 2018 et 2022, a confirmé mardi dernier David Chung, le président par intérim de la Confédération océanienne de football (OFC). Le président de l'OFC, le Tahitien Reynald Temarii, membre du comité exécutif et à ce titre l'un des 24 votants, a été suspendu pour un an le 18 novembre dernier en raison de soupçons de corruption dans l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Selon l'avocate de Temarri, Me Geraldine Lisieur, qui s'est confiée au Süddeutschen Zeitung, «si nous suivons la voie juridique et que le TAS nous donne raison, le vote de la Fifa ne sera pas valable». Moins de deux semaines après avoir suspendu, pour violation du code d'éthique, deux membres de son comité exécutif soupçonnés de corruption - le Tahitien Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu - la Fédération internationale de football est donc confrontée à de nouvelles accusations concernant trois autres membres de ce comité, censés prendre part au vote crucial d'aujourd'hui. Ricardo Teixeira, patron du football brésilien, le Camerounais Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF) et membre du Comité international olympique (CIO), et le Paraguayen Nicolas Leoz, président de la Confédération sud-américaine (Conmebol), sont, en effet, directement mis en cause dans un documentaire diffusé par la BBC dans son émission Panorama. Néanmoins, pour la Fifa, «ces investigations et cette affaire sont définitivement closes». Dans un communiqué, l'instance suprême du football mondial explique que «les problèmes auxquels il est fait référence (...) remontent à de nombreuses années et ont fait l'objet d'investigations par les autorités compétentes en Suisse». «Dans son verdict du 26 juin 2008, le Tribunal pénal de Zoug n'a reconnu coupable aucun officiel de la Fifa», ajoute la Fédération dans ce court texte. Il y a dix ans, la justice suisse a absolument tout éclairci. «Ces faits n'existent pas. Des personnes veulent juste mettre la pression avant les élections à la Fifa et la décision qui sera prise aujourd'hui», avait également affirmé Nicolas Leoz. Si l'affaire est donc close pour la Fifa, elle ne l'est apparemment pas pour le CIO qui a, de son côté, fait savoir qu'il allait examiner l'implication possible dans cette affaire d'Issa Hayatou. «Le CIO a pris note des allégations faites par l'émission (...) et va demander aux auteurs de lui fournir les preuves qu'ils pourraient détenir», a indiqué dans un communiqué l'instance olympique, qui va «passer ce dossier à sa commission éthique». Interrogé par la chaîne France 24, M. Hayatou a ensuite reconnu un versement de 25 000 francs suisses par ISL «dans le cadre de l'organisation du 40e anniversaire de la CAF» en 1995. La CAF et son président tiennent à préciser qu'il s'agit juste d'une donation portée à la connaissance du comité exécutif de la CAF de l'époque qui avait donné son accord. Elle remonte à plus de quinze ans et est sans aucun rapport avec la désignation des pays candidats à l'organisation des Coupes du monde Fifa de 2018 et 2022», conclut la CAF sur son site internet. De son côté, l'Angleterre, favorite pour accueillir l'édition 2018 du Mondial, risque d'hypothéquer sérieusement ses chances. Les incessantes attaques de la presse britannique, qui pilonne la Fifa, jouent en défaveur de l'Angleterre même si David Bekham avance le contraire. Pour rappel, à la mi-novembre, deux membres du comité exécutif de la Fifa avaient été suspendus après une enquête du quotidien britannique Sunday Times, révélant qu'ils avaient réclamé des sommes d'argent en échange de leur vote pour l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. H. C.