Photo : Riad Par Ali Boukhlef Loin des bruits des cercles politiques algérois, le Front de libération nationale s'est déplacé à Blida durant deux jours pour son université d'été. Entamée hier, la manifestation du FLN sort un peu de l'ordinaire pour traiter de l'université. Mais à l'entame de la séance, les questions politiques planaient sur les travaux. La preuve est donnée par l'assistance qui a boudé les séances plénières dédiées aux communications académiques. Mais, avant cela, les interventions des responsables politiques ont pris quand même une bonne partie de la matinée. Et toutes les communications, ou presque, ont pris une tournure protocolaire. Y compris celle du recteur de l'université de Blida qui, tout en étant un fonctionnaire de l'Etat, donc astreint à l'impartialité, s'est permis d'interférer dans les travaux d'un parti politique auquel tous les moyens semblent être offerts. A la limite de l'excès. Côté politique, la face invisible de la rencontre, on saura par exemple que la session du conseil national du FLN pourra se tenir «à terme». Un responsable au sein du secrétariat exécutif a même avancé le mois d'octobre. Côté pratique, tous les intervenants ont donc convergé vers un seul point : l'université algérienne a fait des progrès sur le plan quantitatif, mais il lui faudra relever le défi de la qualité. Le ministre de l'Enseignement supérieur, en premier, reconnaît, en des termes sibyllins, les manques de l'université algérienne, tout en apportant des réponses, toujours plus politiques, contenues dans les récents projets de réformes. A commencer, a-t-il précisé, par le système LMD (Licence, master, doctorat) mis en place depuis quelques années. Les mêmes sujets, ou presque, ont été développés par Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, dernier intervenant, pour qui l'université algérienne doit se mettre au diapason de la modernité et des exigences des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le secrétaire général du FLN a également intégré un élément idéologique dans son discours d'ouverture. La langue arabe doit être, selon le premier responsable du FLN, au centre de toutes les réformes. «La langue est la carte d'identité de tout individu», a-t-il dit entre autres dans son long plaidoyer. S'il ne récuse pas l'usage des langues étrangères, le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, a mis en avant la nécessité d'introduire la langue arabe dans les programmes des filières techniques et scientifiques. Les centaines de personnes présentes à la cérémonie officielle ont quitté le grand amphithéâtre de l'université de Blida aussitôt le discours de Belkhadem terminé. Les conférences thématiques qui ont suivi n'ont pas intéressé tout le monde. Il est vrai aussi que la chaleur étouffante a ajouté son grain de sable à la réticence des militants. Au total, cinq conférences ont été données hier sur des thèmes différents. Des travaux d'ateliers ont également eu lieu. Cinq autres communications vont se dérouler aujourd'hui, avant que le secrétaire général du vieux parti ne donne une conférence de presse en fin d'après-midi. A noter que de toutes les mouhafadhas du pays, celle d'Oran a manqué à l'appel. Une absence qui a suscité de nombreux commentaires parmi les participants, d'autant que les problèmes organiques de cette région remontent à plusieurs mois sans qu'ils trouvent de solution définitive. A. B. Belkhadem condamne les attentats de la semaine dernière Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a critiqué en des termes acerbes les derniers attentats vécus par notre pays la semaine dernière. «Ce sont des bandes gérées par la criminalité internationale qui s'attaquent à l'Algérie.» Il a insisté sur le fait que «le terrorisme sera vaincu».