A chaque Ramadhan, synonyme de consommation et de grosses dépenses pour les familles algériennes, les pouvoirs publics essayent de marquer le coup en rassurant quant à la disponibilité des produits sur le marché et au renforcement du contrôle durant cette période sensible de l'année d'autant que cette année il intervient en pleine rentrée sociale. Mais, en réalité, la situation est tout à fait différente, les citoyens sont impuissants, livrés aux pratiques «illégales» d'une certaine catégorie de commerçants. Lesquels ne respectent pas les conditions de commercialisation des produits en échappant à tout contrôle. Les comportements spéculatifs se répètent et se ressemblent. Et, pourtant, les textes de loi sont bien clairs sur la nomenclature des activités économiques, le changement d'activités, l'étiquetage et sur bien d'autres aspects liés au commerce. Le problème réside dans l'application de ces lois. Cette lourde mission, qui incombe aux autorités, est loin d'être assurée sur le terrain. L'absence d'associations de protection des consommateurs ne fait qu'envenimer la situation puisque les commerçants ont le champ libre pour s'adonner à leurs pratiques favorites durant le mois de Ramadhan. Toutes ces irrégularités nous amènent encore une fois à poser le problème de la régulation, devenue nécessaire dans un marché obéissant à la loi de l'offre et de la demande. Le marché est certes libéré mais il est loin d'être organisé. Les professionnels de l'agriculture et de l'agroalimentaire l'ont souligné à maintes reprises. Il y a lieu de revoir toute la chaîne commerciale à travers le suivi et l'encadrement des opérations de stockage, des excédents, pour une meilleure stabilisation du marché et la préservation du pouvoir d'achat des consommateurs. Un pouvoir déjà laminé par la hausse des prix des produits de large consommation. Même la pomme de terre, ce tubercule produit en abondance cette année, n'a pas échappé au diktat des commerçants. Le temps n'est pas à la multiplication des appels aux commerçants comme l'a fait l'Union générale des commerçants et des artisans algériens mais à l'application stricte des lois notamment pour freiner l'informel puisque, à l'heure actuelle, il semble difficile de «barrer la route au commerce informel», secteur sévissant à longueur d'année, particulièrement durant ce mois sacré. La lutte devrait donc être continue avec la collaboration de tous les secteurs concernés.