25 ans après la disparition de l'artiste Issiakhem une série de ses œuvres dont la majorité sont issues de collections particulières sont exposées aujourd'hui au Musée national des arts modernes (Mama). Quand Issiakhem peint, il se met à nu et développe une vision assez obscure. Son talent est indéniable et ses peintures quasi vivantes. D'ailleurs elles ont même cette capacité à déstabiliser la personne en face. Son expression est profonde, son regard brut reflétant un artiste désabusé et révolté. A travers un grand nombre de peintures, le visiteur se laisse aller à la découverte de cet artiste, un artiste dont l'art pousse à réfléchir, à observer une pause et à admirer. Parmi les œuvres exposées au Mama, le tableau de «la Mendiante», une femme qui semble porter toutes les peines du monde sur ses épaules, mais le visiteur retiendra inconsciemment son regard triste, certes, mais fort. A ses côtés, un autre tableau sans titre et non daté offert au Mama par Abdelhamid Benzine. On retrouve également la collection Nachet avec deux peintures A la recherche de la liberté (1977) et Passé, présent, futur (1977). Quant à la collection INAL, elle regroupe 3 tableaux, dont A la mémoire de … (1965), Chaouiate (1978) qui est un portrait de trois femmes de la région des Aurès et la Mendiante (1972) ; un second tableau du même nom est exposé mais sans date. Plusieurs autoportraits de l'artiste trônent également au Mama, dans lesquels il est quasiment impossible de ne pas évoquer Van Gogh dont Issiakhem s'est un peu inspiré dans la reconstruction du visage mais aussi les couleurs fauves utilisées. Autre tableau marquant, celui de «la Veuve» peint en 1970 avec une femme au regard pertinent. Certains trouveront les œuvres d'Issiakhem angoissantes, d'autres apaisantes mais ce qui est sûr, c'est qu'elles dégagent une forte émotion. En outre, l'exposition hommage à l'artiste, c'est aussi un tableau de la collection du musée Cirta intitulé L'histoire est reprise, reprenons-là ou encore Maternité (1972), les Aveugles (1982) et les Martyrs (1965) de la collection Zammoum. L'exposition est actuellement abritée par le Mama, l'entrée est libre. Par ailleurs, le directeur de l'établissement a annoncé que la prochaine exposition sera consacrée à l'artiste Mohamed Khadda. W. S.