Photo : S. Zoheïr Par Samir Azzoug Le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, Bouabdellah Ghlamallah, insiste sur le bon déroulement du hadj 2010. Lors de son intervention, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, reprise par l'APS, il utilise le qualificatif usité le 27 novembre dernier par le chef de la mission nationale du hadj, Cheikh Berbera. «La saison du hadj 2010 s'est déroulée dans de bonnes conditions.» Après le décès de 29 hadjis, dont 8 émigrés, l'hospitalisation de plus de 12 000, la perte de pécule pour 230 et les déboires révélés par les pèlerins en matière d'hébergement, de prise en charge et de transport, repris également par plusieurs organes de presse étrangers, Bouabdellah Ghlamallah tente de minimiser la responsabilité des organisateurs et de la mission. Pour le ministre, comme pour le chef de la mission, ces incidents, d'ordre organisationnel, sont imputables à la partie saoudienne, au climat et au comportement de nos pèlerins. Sur le premier point, le ministre note que «les problèmes rencontrés par nos hadjis, particulièrement à Minan, sont liés au manque d'espace. Ils ont été aggravés par les chutes de pluie». Pour le comportement des hadjis, il fait savoir que «l'accomplissement du hadj n'est pas un voyage touristique, c'est plutôt un voyage pénible et une forme de djihad qui demande un effort physique et moral». Ceci implique-t-il de se résigner à la formule «souffre et tais-toi» ? Quel serait alors le rôle de la mission si ce n'est de garantir une prise en charge digne et adéquate de chaque pèlerin en écartant toutes les sources de malaise de quelque ordre qu'elles soient ? En guise de réponse aux accusations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, faisant état de complaisance lors de la constitution du dossier médical des hadjis, Ghlamallah tranquillise sur l'impact de ce phénomène en précisant qu'il ne s'agit que de «cas minimes». Revenant sur les déboires des hadjis, en attendant le rapport d'évaluation qui sera établi «bientôt» par la commission de contrôle et de suivi, le ministre des Affaires religieuses relève les lacunes constatées au niveau des prestations de services fournies par l'Onat (Office national du tourisme) et le TCA (Touring club d'Algérie) chargés chacun de 7 000 hadjis. Des insuffisances dues à «un nombre qui dépasse largement leurs capacités». Au sujet de la zakat, le ministre informe que le fonds de la zakat devrait collecter un milliard de dinars pour l'année en cours. Il assure que la somme réunie sera distribuée aux familles nécessiteuses et sous forme de crédits aux jeunes chômeurs désireux de fonder leur propre entreprise. Il motivera son affirmation par les 3 000 projets réalisés grâce au fonds sur le territoire national.