Mercredi dernier, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Chaîne III de la radio nationale, en collaboration avec l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), a organisé un concert gratuit à la salle El Mougar à Alger. Le concert a été retransmis en direct sur les ondes de la radio. Une manière fort intéressante d'attirer l'attention d'un large public, composé de jeunes et de moins jeunes de toutes les catégories sociales, sur les risques de progression de cette maladie en Algérie.Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, était présent à la salle et a souligné le rôle des médias dans l'accompagnement des associations qui activent dans tous les domaines de la vie sociale. C'est justement à ce niveau que des manques sont à relever. En effet, les campagnes de sensibilisation aux dangers des maladies sexuellement transmissibles -comme c'est le cas d'ailleurs pour d'autres problèmes de santé et autres fléaux sociaux- sont généralement organisées de manière sporadique et sont limitées dans le temps. Aussi, devrions-nous le souligner, ce ne sont pas toutes les associations et tous les groupes de personnes agissant dans ce sens qui accèdent aux canaux d'information et de communication.A ce propos, des associations appellent au soutien effectif des services du ministère pour une ouverture véritable des deux médias lourds (télévision et radio) et de tous les canaux d'information et de communication. «Le rôle des médias, à leur tête la télévision et la radio, est très important. Nous ne pouvons pas faire grand-chose sans eux» affirment deux membres d'une association qui activent dans une wilaya du sud du pays. Et un autre de se plaindre du fait que «ce sont toujours les mêmes personnes qui passent à la télévision et à la radio pour parler du même problème. Il faut accorder de l'importance à d'autres qui ont peut-être des visions différentes de la chose.»Ainsi, devrions-nous le souligner, de nombreuses associations à caractère local, régional et national mènent un travail de terrain qui mérite d'être salué et encouragé. Malheureusement pour elles, en raison de problèmes d'éloignement et autres, leurs actions sont très peu répercutées. Un représentant de l'une de ces associations affirme son espoir de voir les choses changer avec l'ouverture de nouvelles radios régionales mais aussi avec la création de nouveaux sites internet s'intéressant aux préoccupations des citoyens d'une même commune ou d'une même région: «Nous attendons l'ouverture prochaine de la radio régionale. Cela nous permettrait de nous exprimer plus et mieux sur les risques de progression de cette maladie dans notre région. Nous attendons aussi que nos jeunes lancent un site web qui parlera des problèmes de la wilaya. Ça été fait ailleurs et cela donne de bons résultats.» Par conséquent, avec le développement continu des techniques de l'information et de la communication et la généralisation progressive des radios régionales, dans les 48 wilayas du pays, de grands changements pourraient avoir lieu en matière de communication et d'information sur tous les problèmes de santé et de vie sociale de façon générale. A condition toutefois que les associations et les personnes concernées engagent de véritables actions d'information et de sensibilisation et s'y investissent efficacement. L'organisation du mouvement associatif est aussi importante que l'ouverture des différents canaux d'information et de communication pour assurer la réussite de toute action de sensibilisation et de prévention. K. M.