La salle El Mougar a vibré mercredi dernier au rythme de la musique pour dire stop au sida, à l'hypocrisie et à l'exclusion des malades. «Celui qui ne peut pas se marier va à la pharmacie!» (pour acheter des préservatifs, Ndlr), a scandé Hakim du groupe D'zaïr, sur la scène de la salle El Mougar, mercredi dernier. De l'humour certes, mais sans se départir de l'importance et de la vitalité du message véhiculé. Vous l'aurez compris, le 1er décembre, Journée mondiale contre le sida, a connu aussi en Algérie le mouvement d'une longue chaîne de solidarité avec les malades atteints du VIH avec comme slogan: «Faites le dépistage». Cette soirée gratuite, placée sous le signe du «vivre-ensemble», organisée par la Radio nationale Chaîne III, en collaboration avec Radio El Behdja et l'Onci, a drainé beaucoup de monde, des jeunes, mais aussi des familles. C'est un véritable branle-bas de combat en effet, que la radio a réalisé en cette journée mémorable. Un travail colossal ayant regroupé hommes de terrain, associations thématiques pour la lutte contre le sida, mais aussi des artistes et, surprise! des ministres qui ont répondu à l'appel spontanément en se rendant mercredi dernier à la salle El Mougar. En effet, le directeur de l'Enrs, M.Khlelladi a été vu accompagné de Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière et de M.Nacer Mehal, ministre de la Communication, venus manifester leur engagement pour cette louable initiative qui s'est déroulée dans une ambiance bon enfant et festive. A l'entrée de la salle El Mougar, l'association Le Souk a placé un stand où l'ont pouvait trouver des informations sur des prospectus et brochures à même d'apporter des conseils à nos jeunes afin de bien se prémunir du Sida et mieux connaître cette maladie. Les animateurs de la radio se sont relayés sur scène pour dire: «Stop à la propagation de cette maladie, tous unis pour une seule cause, la lutte contre le sida»! Mais aussi dire stop à l'exclusion de ces malades qui souffrent de marginalisation. En somme, à bas le tabou du sida! Au microphone, sur les ondes, c'est toute la journée qu'on les a vus s'activer et se mobiliser pour le grand jour. L'émission de jeunes que dirige le sympathique Yazid Aït Hamadouche a fait le buzz, puisque ces deux groupes, révélation de l'année, Caméléon et Eday ont drainé beaucoup de monde ce soir-là, garçons et filles venus en force les écouter en live. La magie de Facebook avait opéré avec succès. L'émission «Serial taggeur onligne» a bien fonctionné. C'est en direct de la salle El Mougar que celle-ci a été émise mercredi dernier, soit un numéro exceptionnel qui a su réunir une pléiade d'invités pour parler de cette maladie et faire passer le message aux auditeurs. «La prévention, c'est le premier traitement de cette maladie», dira au micro de Yazid, le chanteur mais aussi médecin, Samir Assimi qui a mis le feu dans la salle El Mougar. Cette prévention c'est le dépistage qui, pour rappel est gratuit, anonyme et confidentiel. Il existe, pour ce faire, plusieurs centres et antennes dans le pays pour le faire. Il suffit de le demander à son médecin. Autre groupe venu chanter bénévolement à cette soirée, le groupe de Rock alternatif D'zaïr mais aussi Triana d'Alger, Reda Sika, et Joe Batory qui ont fait trembler la salle El Mougar. Samir du groupe Dey nous a affirmé: «Notre participation en tant que jeunes Algériens à cette manifestation est obligatoire. On voudrait faire beaucoup plus. Et pourquoi pas, inviter le public en animant des concerts dans les centres de dépistage pour les encourager à y aller car il y a cette peur, cette honte qui subsistent, hélas! On ne va pas se limiter à chanter, mais on va communiquer notre message aux jeunes car ce concert est un bon moyen de communiquer avec les jeunes.» Pour sa part, Mehdi, chanteur de Triana d'Alger, fera remarquer qu'il a dit oui tout de suite à l'invitation de la radio pour animer ce concert. «C'est un événement auquel un artiste se doit d'être. Faire cette manifestation à Alger c'est bien, pourquoi ne pas multiplier l'expérience dans les autres wilayas du pays?» Pour le guitariste Khalil du même groupe, l'idée de réunir les artistes semble assez bonne pour, dira-t-il, «sensibiliser davantage les Algériens afin qu'ils arrivent à se prémunir de cette maladie et faire très attention». Abondant dans le même sens, Hichem du groupe D'zaïr, insistera sur la sensibilisation des jeunes contre ce fléau qu'est le sida qui peut toucher tout le monde. «Personne n'est à l'abri» dira-t-il. Présente aussi à cette manifestation, l'association Aids, représentée par M.Athmane Bourouba qui fera remarquer être là «pour faire de la sensibilisation de proximité auprès des jeunes et surtout de distribuer le matériel de prévention entre affiches et autres et parler du dépistage». Mercredi dernier donc, vous l'aurez compris, ça chantait, dansait, criait et on espère vivement que le message passé soit parvenu à bon port. Un concert, c'est bien, mais plusieurs, c'est mieux. Aussi, il est regrettable qu'on ait interdit de placer des caisses de don pour venir en aide à ces associations qui activent difficilement sur le terrain. Le 1er décembre d'accord, mais la lutte continue toujours et toute l'année. Etre vigilant, cela s'impose. Ne l'oublions jamais!