Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accompagné d'une importante délégation, se rendra demain en Allemagne pour une visite d'Etat. Il aura des entretiens avec la chancelière allemande Angela Merkel. Plusieurs dossiers seront au menu de cette visite. Ce déplacement en Allemagne vise à resserrer les relations bilatérales, à promouvoir le partenariat dans un ensemble de domaines. Un des domaines phare dans la coopération algéro-allemande reste l'énergie solaire. Les deux pays font du mieux qu'ils peuvent pour la développer davantage. Les opérateurs économiques algériens et allemands s'inscrivent dans la même logique, se montrant déterminés à mener à bien les projets communs de coopération énergétique, avec notamment la panoplie d'accords signés ces dernières années dans le solaire. Le marché algérien du renouvelable, ce sont d'énormes potentialités, le pays devant augmenter, dans les années à venir, considérablement la part des énergies propres dans la consommation d'énergie électrique. Et cela, les Allemands le savent. L'Algérie est en train de mettre en place toute la législation qui sous-tend le secteur des énergies renouvelables. Il lui manque cependant les équipements et l'Allemagne demeure une bonne adresse en la matière. Seulement, il y a problème, l'Algérie ne veut plus acheter des équipements onéreux, sans transfert de technologie, sans formation au profit de techniciens algériens. Finis ainsi les contrats clés en main ! L'Algérie fait partie d'un groupe de quatorze pays ayant élaboré des projets d'énergies renouvelables à grande échelle, notamment les énergies solaire, éolienne ou géothermique, selon de récents bilans mis au point par la Banque mondiale. Cette institution multilatérale a évoqué trois grands projets : trois centrales solaires hybrides CSP (Concentrating Solar Power) de Naama, de Hassi R'mel et de Meghaïer. Il est attendu que la centrale de production d'énergie hybride, solaire et gaz, de Hassi R'mel, près de Laghouat, soit réceptionnée en janvier 2011. Le pays s'intéressait également à «Desertec», un projet grandiose dont la faisabilité a été démontrée. Les Allemands poussent à sa réalisation, mais les choses semblent grippées. «Desertec» a été imaginé par le réseau international TREC (Trans-Mediterranean Renewable Energy Coopération), créé en 2003 par le «Club de Rome». Il se donne comme projet l'accélération de la production d'électricité et d'eau dessalée à partir de centrales thermo-solaires et d'éoliennes, situées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et, à partir de 2020, le transport de cette électricité verte jusqu'en Europe. La coopération algéro-allemande est portée par un certain nombre d'acteurs dont GTZ et la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK Algérie). Cette dernière, dynamique, est de toutes les manifestations économiques et commerciales - ou presque - organisées en Algérie. AHK Algérie et GTZ apportent une contribution complémentaire dans le cadre de leurs prérogatives, impulsant le partenariat. Outre le renouvelable, les opérateurs allemands manifestent de l'intérêt pour l'environnement. Plusieurs entreprises sont, déjà, chargées de réaliser des projets en Algérie dans les domaines de l'environnement, en particulier dans ceux des eaux usées, de la gestion des déchets… Les sociétés allemandes sont aussi implantées dans le secteur pétrolier, notamment dans le segment de la pétrochimie. Le domaine de l'automobile y est aussi présent. A retenir également dans la coopération algéro-allemande, une nette amélioration du volume des échanges entre les deux pays, même s'il évolue toujours à l'avantage des Allemands. Plus de 97% des exportations algériennes vers ce pays concernent le pétrole. Le reste est fait de produits chimiques et pétrochimiques, et, à un taux franchement très réduit, d'agroalimentaire. L'économie et la rigueur allemande ne sont pas à démontrer. L'Allemagne est depuis 2007 la quatrième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon, et la première de l'Union européenne et d'Europe. Elle était le deuxième grand exportateur après les Etats-Unis. Elle est aujourd'hui le plus grand exportateur mondial de biens devant les Etats-Unis et la Chine. Y. S.