De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La direction des transports de la wilaya de Constantine n'a pas prévu d'augmenter son trafic routier, nous a révélé M. Jouini, attestant que «c'est généralement lors de la rentrée sociale que la ville enregistre des pics de voyageurs. En cette période, le flux est gérable par les bus et les taxis». Concernant les transports ferroviaires, la ville s'enorgueillit de l'acquisition des autorails desservant les régions de Sétif, Jijel, Skikda… mais la mise en service de ce train «in» pénalise un tant soit peu les amateurs du rail. Aux dernières nouvelles, on avance qu'une première ligne sera ouverte incessamment, une manière de conforter les autres lignes ferroviaires dont la durée et le manque de commodité des rames en repoussent plus d'un. Constantine, qui suffoque déjà par les temps tempérés, vit, comme à l'accoutumée, difficilement ses chaleurs ; en l'absence, de fait, de bassins, voire par manque d'entretien de ses pseudo piscines, les enfants sont la recherche de la moindre barbotière pour se mouiller le corps, sans s'apercevoir des conséquences qui en découleraient. La ville respire ses poussières journalières dégagées par le ronflement des 4x4, pourtant créées pour d'autres lieux… et des motocycles passant même sur les trottoirs. Un contraste pour le moins stressant dans une ville qui se démarque durement de son quotidien. Cela étant le diaporama du centre-ville de Constantine en ce début de chaud juillet. En fait, ces données «géographiques» sont prises en valeur par les services des transports qui, en étroite collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, ont accouché d'un «plan bleu». Soit une solution destinée à la couche moyenne, faute d'alternatives, pour se rafraîchir au moins une fois par semaine au bord de la grande bleue. A vrai dire, les transports interwilayas dans la ville ne sont pas perturbés, puisqu'au moins 300 bus sont autorisés à assurer cette opération en répondant à l'appel des estivants pour aller de Béjaïa à El Taref et de Skikda à Jijel. Ce renfort résout intelligemment la problématique «des 4 roues» durant cet été. Mieux, nous dira M. Jouini, directeur des transports de la willaya de Constantine, «le ramassage des estivants se fait au niveau des douze communes. C'est pour leur éviter un autre déplacement au chef-lieu de la wilaya et permettre une circulation fluide». Et notre interlocuteur d'ajouter : «Trois groupes d'opérateurs organisent trois départs par semaine, dont un chaque jour. Nous envisageons d'atteindre 100 000 personnes d'ici fin août.» Sur un autre chapitre, l'organigramme mis en place par la direction des transports vise par-dessus tout la préservation du rythme routier, c'est-à-dire ne pas perturber le trafic interwilayas, et ce, sans pour autant augmenter le nombre de bus ou de taxis qui prennent la direction des autres villes, qu'elles soient côtières ou non. Il faut savoir que ce «plan bleu» a démarré le 19 juin dernier et prendra fin le 2 août prochain. Il sera écourté de deux semaines en raison du mois sacré de ramadhan prévu le 2 septembre. Au volet «sécuritaire» sur les routes, la direction a donné aux opérateurs de bus des instructions fermes et strictes, entre autres, ne pas gêner les centres-villes accueillants, ne pas embarquer et débarquer au cours de la route, et surtout le respect du code de la route : pas d'excès de vitesse et pas de dépassement aléatoire. «Nous avons délivré à chaque opérateur un dépliant regroupant tous les enseignements essentiels, lesquels font son carnet de bord supplémentaire», affirme le directeur, qui estimera qu'«à travers ce plan bleu, les couches défavorisées peuvent aussi se permettre une baignade, car les tarifs sont dérisoires, soit 200 DA». Une tarification abordable, certes, mais qui ne répond pas, parfois, au confort des voyageurs, faire contre mauvaise fortune bon cœur pour «toucher» l'eau de mer, c'est pratiquement le vœu de certains jeunes chômeurs. En définitive, ce plan régule modestement les circuits interwilayas, en attendant de pendre la crémaillère… au niveau de la SNTF, l'autorail espagnol aidera assurément beaucoup de voyageurs dès lors qu'il offre confort et sécurité.