Le RCD, qui a commémoré hier le 62ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, a jugé «déplorable» la situation de ces droits en Algérie. Pour son président Saïd Sadi, qui s'exprimait hier lors d'une collation organisée au Centre culturel d'El Biar, «nous sommes en régression», «dans une impasse historique» en matière de droits de l'Homme. Le constat s'applique à nombre de secteurs - autant d'indicateurs -, la justice et l'éducation en tête. En affirmant d'abord que «lorsqu'on voit que le message distribué par nombre d'institutions est celui du désespoir et que cela incite à la violence», il a estimé que «le combat pour l'émancipation des droits de l'Homme doit être porté au sein de ces mêmes institutions». Mais en attendant, au peuple de réagir au jour le jour à travers des gestes quotidiens, comme celui de signer une pétition. Pour Saïd Sadi, «il faut continuer à se battre, même si c'est à titre personnel», et «même si l'on n'arrive pas à amortir immédiatement les efforts consentis». «Cela finit par se sédimenter et la conscience nationale va finir par prendre conscience de ce qui est essentiel pour la société», a-t-il affirmé. L'installation de la commission des droits de l'Homme est perçue comme une victoire par l'orateur. «Ils sont venus sur notre terrain», a-t-il affirmé, avant de poursuivre que «l'histoire marche dans le sens que nous lui avons imprimé nous». «C'est une culture, un comportement», considère-t-il. En abordant la situation de l'éducation, le président du RCD a estimé que la «catastrophe» actuelle du secteur relève d'un «plan visant à maintenir dans l'ignorance le peuple, afin que la conscience civique des Algériens soit stérilisée». «La violence islamiste est une conséquence mécanique», a-t-il indiqué. En affirmant, en outre, que les dirigeants sont incapables d'anticiper les problèmes, il a étayé ses dires en dénonçant l'engagement de l'Algérie dans le projet Desertec, qui, selon ses dires, «va hypothéquer l'avenir du pays pour une cinquantaine d'années». A noter que la participation de Djamila Bouhired est saisie par M. Sadi pour souligner «la nécessité d'être fidèles au combat des moudjahidine, de le prolonger dans la société» et de le revisiter avant l'écriture de l'histoire de la guerre de libération. A. R.