L'espoir fait vivre et la sélection algérienne ne va pas entamer ces joutes pugilistiques sans atouts dans ses bagages. «Les Verts devront au minimum satisfaire le contrat de quatre ou cinq qualifications aux championnats du monde et plus de huit médailles d'or», selon le vœu du coach national Azzedine Aggoune et de tous les puristes algériens de la boxe. «L'objectif de la sélection algérienne est de montrer le vrai visage de la boxe algérienne et essayer de redonner à cette discipline sa gloire et sa place sur le plan continental et international», a précisé M. Azzedine Aggoune, lors de la présentation des pugilistes algériens devant prendre part à cette compétition africaine. L'entraîneur national de boxe s'est réjoui de l'émergence de quelques boxeurs qui ont su s'imposer dans le Championnat d'Algérie élite 2010, d'où leur convocation en sélection nationale. «Le programme tracé par la direction technique nationale a été respecté à cent pour cent avec, en prime, la participation aux différents stages et tournois internationaux, dont le dernier s'est déroulé dans la capitale serbe Belgrade», a-t-il ajouté. La boxe algérienne n'aime pas partager. Ce serait même là sa plus grande qualité. En raflant les titres aux Jeux africains, aux derniers championnats d'Afrique et au dernier tournoi de la ville de Tunis, nos athlètes s'étaient encore une fois illustrés lors des tournois européens. Les Championnats d'Afrique des nations, qui s'ouvrent, aujourd'hui, à Alger, carrefour du noble art jusqu'au 19 du mois en cours, pourraient bien confirmer cette réussite. Avec plus de 116 boxeurs - 102 chez les hommes et 14 chez les dames - lors des premiers engagements, le nombre de pugilistes est revu à la baisse après le forfait de quatre sélections africaines. Suite aux défaillances du Sénégal, du Ghana, de la Gambie et du Cameroun, tenant du titre à l'île Maurice, les 19 pays participants ont été réduits à une quinzaine. Il manquera beaucoup de talents pour le dernier grand enjeu de cette CAN. Le tirage au sort de jeudi soir en a esquissé les premiers contours, mais jamais, sans doute, la compétition continentale n'a été aussi ouverte. Qui trouve-t-on, aujourd'hui, en tête des meilleurs boxeurs africains derrière le trio Algérie-Tunisie-Egypte ? Des Mauriciens, des Kenyans, des Ougandais, des Ghanéens, des Marocains, des Sénégalais, des Malgaches, des Sud-Africains. La sélection algérienne présente deux facettes. On trouve un groupe de médaillés expérimentés, qui compte des anciens comme Abdelkader Chadi (60 kg) et Chouaïb Bouloudinet (91 kg) et Nezha Boumaraf (60 kg). A côté, s'avance une troupe de nouvelles et de nouveaux. Tous ambitieux, à l'instar de Brahimi Samir (52 kg), Ouadahi Mohamed-Amine (56 kg), Hammachi Fahem (49 kg), Berrag Mohamed (69 kg), Fodil Mohamed, Rahou Abdemalek (75 kg), Bouanaka Fawzi (81 kg), Benbaziz Reda (52 kg), Flissi Mohamed (49 kg), Rahmani Kamel (+91), Mehrzi Manel (54 kg), Bouarfa Malika (51 kg), Nessah Houria (75 kg). «On sent cette mutation entre deux générations», juge le DTN Mourad Meziane, qui ne veut pas opposer le parcours différent, ces derniers mois, des équipes masculines et féminines : «Cette équipe féminine est très jeune. C'est une génération qui vient d'être mise en place et qui démarre quelque chose. Chez les garçons, nos chances sont réelles, parce qu'ils sont très motivés et très jeunes.» Dans l'absolu, le palmarès de Abdelkader Chadi, champion d'Afrique (60 kg), ou l'expérience de garçons comme Chouaïb Bouloudinet (91 kg) forcent le respect. Davantage que l'enthousiasme de filles comme Nezha Boumaraf qui domine actuellement l'élite continentale. Mais cette équipe féminine surfe sur le succès depuis quelques saisons. Nezha Boumaraf (57 kg) a été sacrée championne d'Afrique juniors, à l'issue des 4es Championnats d'Afrique de boxe juniors et féminin qui se sont déroulés du 23 au 28 mars à Yaoundé. Les grosses fortunes de la boxe ne seront peut-être plus longtemps tranquilles entre elles. Le succès, la gloire, les honneurs, l'équipe algérienne a tout connu en Afrique en dominant les dernières éditions. C. C.