Les électeurs kosovars sont appelés aux urnes aujourd'hui pour les premières législatives depuis l'indépendance unilatéralement proclamée par l'ancienne province serbe en février 2008. Le scrutin permettra, aux yeux des bailleurs de fonds occidentaux, de mesurer la maturité démocratique du pays et sa volonté de dialoguer avec Belgrade. Ces élections anticipées sont la conséquence du vote, le 2 novembre, d'une motion de censure contre le gouvernement de Hashim Thaci, qui dirigeait le Kosovo depuis son indépendance. L'indépendance kosovare est reconnue par une partie de la communauté internationale, mais pas par les Nations unies. Les élections législatives devaient initialement se tenir en novembre 2011, mais le président par intérim Jakup Krasniqi a souligné que le Kosovo devait se doter d'institutions stables avant d'entamer des pourparlers avec la Serbie. Le Kosovo, dont la population est estimée à environ 1,8 million d'habitants à large majorité albanaise de souche (90%), compte quelque 120 000 Serbes. La moitié d'entre eux, ceux qui vivent dans les enclaves au milieu des albanophones, devraient prendre part au scrutin. Les autres, installés dans la partie nord jouxtant la Serbie, n'ont pas l'intention d'y participer.