Les électeurs du Kosovo se sont rendus dimanche aux urnes pour des élections municipales, premier scrutin à se tenir depuis la proclamation d'indépendance de cette ancienne province serbe en février 2008. «Aujourd'hui, nous montrons que notre pays et ses habitants méritaient l'indépendance, la démocratie et la perspective de l'Union européenne», a déclaré le Premier ministre kosovar, Hashim Thaci. Pour les observateurs, le faible taux de participation, 45%, reflète la désillusion de nombreux Kosovars face au piètre état de l'économie et à la corruption. La commission électorale a fait savoir qu'il n'y avait eu aucune irrégularité grave et que les bureaux de vote avaient fermé leurs portes à 18h GMT. Rares sont ceux qui s'attendent à ce que les vainqueurs des élections puissent changer quoi que ce soit au chômage endémique, qui touche 40% de la population active, et créer des emplois pour les 30 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Nombre d'entre eux continueront de quitter le pays pour chercher du travail à l'étranger. Les Albanais de souche représentent plus de 90% des quelque deux millions d'habitants du Kosovo. Les dirigeants serbes, à Belgrade, ont conseillé aux électeurs serbes du Kosovo de ne pas «légitimer» son indépendance en se rendant aux urnes. De fait, le taux de participation était minime dans les enclaves serbes du nord du Kosovo, comme à Mitrovica. Environ 1,5 million d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire les maires et conseillers municipaux des 36 communes du pays. Un second tour aura lieu dans un mois et ce n'est qu'alors que l'on saura qui a remporté le scrutin.