La filière lait ne cesse de faire l'objet de débats, eu égard aux problèmes vécus et à la crise qui a touché ce produit vital. La date butoir fixée par le ministère de l'Agriculture aux transformateurs de lait pour le dépôt des cahiers des charges a expiré hier.De nombreux producteurs n'ont pas déposé de cahier des charges car ne connaissant pas vraiment les détails. Les laiteries qui l'ont déposé l'ont fait seulement par crainte de ne pas pouvoir travailler.Abdelwahab Ziani, président de la Fédération de l'agroalimentaire affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), que nous avons contacté par téléphone, nous a déclaré que les transformateurs de lait ne disposent pas encore d'informations exactes pour pouvoir déposer ce cahier des charges, lequel est néanmoins retiré par tous les transformateurs : «Nous préférons temporiser pour mieux comprendre certains points de ce cahier des charges qui restent encore ambigus.» Pour cela, notre interlocuteur rappelle qu'une correspondance a été adressée mardi dernier au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, lui demandant de différer de dix jours l'échéance de dépôt de ces cahiers des charges. Ce même courrier demande qu'une réunion avec la tutelle et les transformateurs, en présence de l'Onil, soit organisée pour mieux cerner les problèmes. Car l'incertitude qui plane au sein des producteurs concerne, entre autres, les quantités de lait cru. Ces mêmes producteurs ne pourront pas se prononcer sur ces quantités car cela relève des Chambres d'agriculture, selon M. Ziani. Et d'ajouter que le domaine de connaissance des producteurs concerne la transformation, le conditionnement ainsi que le respect des normes et des prix. Les autres craintes exprimées par ces industriels concernent la livraison du produit selon un zoning sans donner de détails sur les régions concernées, la création d'un comité ad hoc sans citer sa composition, l'éligibilité des laiteries… Bien des points qui restent encore flous. Le cahier des charges fait référence aux laiteries éligibles sans définir les critères et les conditions retenues pour qualifier une laiterie d'éligible.Devant cette situation et malgré l'expiration du délai de dépôt des cahiers des charges, la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire et la Cipa sont toujours dans l'attente d'une réponse à ces doléances et espèrent qu'elles seront associées à de telles décisions dans le futur. Il y va de l'avenir de toute une filière et de tout un pan de l'industrie. B. A.