Les transformateurs de lait sont en attente d'une réponse de la part du ministère de l'Agriculture. La fédération de l'agroalimentaire affiliée à la Cipa avait saisi, la semaine dernière, le département de Rachid Benaïssa, à travers une lettre le sollicitant à ouvrir un débat avec les acteurs du secteur privé. Le point crucial qui sera débattu lors de cette réunion, si elle aura lieu, sera le contenu du cahier des charges définissant les nouvelles règles de conduite à adopter dans la filière. Après avoir pris connaissance du contenu de ces nouvelles règles, les producteurs privés ont émis diverses réserves et se sont abstenus de remplir ces cahiers des charges et de les remettre au ministère dans le délai fixé dont l'expiration est prévue aujourd'hui. Les transformateurs de lait craignent ne pas pouvoir honorer les engagements contenus dans ce document et ignorent toujours quelles répercussions cela peut avoir. «Nous n'avons toujours pas eu une réponse de la part du ministère. Nous attendons et nous espérons que cela interviendra d'un moment à l'autre», apprend-on de la fédération. Cette réunion est importante dans la mesure où elle détermine l'avenir de la filière, des investissements consentis par ces producteurs et peut signifier également un retour à une nouvelle crise au cas où les producteurs privés, qui couvrent actuellement plus de la moitié des besoins de la population, ne pourront pas avoir leurs quota de poudre de lait de la part de l'Onil, ce qui veut dire un arrêt de la production. Le président de la fédération de l'agroalimentaire, Abdelouahab Ziani, nous a précisé que le cahier des charges n'a pas été explicite dans la majorité de ces articles. Ce qui nécessite, selon lui, plus d'explication et d'éclaircissement avant de conclure un quelconque accord entre les deux parties. Ce cahier des charges élaboré par le ministère de l'Agriculture qui n'a pas associé la fédération dans sa rédaction. «Il y a des questions auxquelles les producteurs ne peuvent pas répondre étant donné que cela dépend de la récolte de la saison. Ceci s'ajoute au fait que la nouvelle politique de l'Etat se dirige vers la généralisation du lait cru. Nous ne sommes pas contre cette stratégie mais il faut permettre aux producteurs d'avoir accès à cette matière avant de leur demander de diminuer la production de lait pasteurisé à base de poudre importée», a encore expliqué M. Ziani. Cette situation d'impasse va-t-elle durer longtemps et sera-t-elle à l'origine d'une nouvelle perturbation sur le marché ? Telles sont les questions que le consommateur continue à se poser.