De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Contrairement à ce qui avait été annoncé précédemment, les motifs des différents reports de la quatrième édition du Festival international du film arabe d'Oran (Fifao) ne tiennent pas uniquement à la tenue de la Coupe du monde de football d'Afrique du Sud et à la survenue du mois de Ramadhan fin juillet. Les raisons, beaucoup plus profondes, sont plutôt liées, entre autres, à l'installation du nouveau commissariat et à la réorganisation que cela implique forcément, aux difficultés financières qui avaient déjà commencé dès lors que l'ancien commissaire, Hamraoui Habib Chawki, a quitté la direction de la télévision algérienne et, il faut bien le reconnaître, au différend algéro-égyptien qui a sérieusement compromis la participation d'un pays leader dans le monde du cinéma arabe. Ce qui confère à cette quatrième édition le caractère d'«exceptionnel» que les organisateurs avancent pour justifier toutes les carences constatées ou qui surviendraient tout au long de ce festival dont l'ouverture est prévue ce soir et qui doit durer jusqu'au 23 décembre prochain.Invité mardi dernier sur les ondes de la radio d'Oran (au lieu et place du commissaire du festival, Mustaphe Orif, qu'on avait pourtant annoncé auparavant), le responsable de la communication du Fifao, Hadji Nabil, a eu bien du mal à justifier un certain nombre de constats faits par les observateurs sur l'organisation tardive et chancelante (notamment l'absence d'affichage et le retard dans la délivrance des accréditions pour les médias) d'un festival supposé rassembler de nombreux (mais beaucoup moins que les éditions précédentes) représentants du cinéma arabe. «C'est une édition exceptionnelle pour les raisons déjà invoquées [Coupe du monde, Ramadhan… ndlr] avec une nouvelle administration et un nouveau cachet. Mais dès l'année prochaine, le festival reprendra sa date initiale et tout devrait rentrer dans l'ordre», a-t-il expliqué en substance en assurant que les différents compartiments du commissariat déploient de sérieux efforts pour réussir cette manifestation. Sur le nombre et la qualité des participants, Hadji Nabil a indiqué que 120 invités sont attendus entre cinéastes, critiques et représentants des médias provenant de la majorité des pays arabes, pour prendre part à cette édition qui verra 13 longs métrages et 21 courts métrages concourir pour les différents prix. «Nous aurons notamment un film qatari inédit, des films irakiens et, surtout, des réalisations des pays du Golfe que nous avons choisi de mettre à l'honneur cette année», a déclaré, satisfait, l'intervenant en soulignant - sans toutefois s'attarder sur les répercussions que cela aura sur le festival - que «beaucoup d'artistes égyptiens se sont excusés pour des motifs liés à leur agenda». Sur le plan infrastructurel, trois salles de spectacle (la Cinémathèque et les deux salles du Maghreb et de Saada) accueilleront les différentes projections, les conférences et les tables rondes programmées tout au long du festival qui reviendra au cinéma. «L'ouverture comme la clôture auront lieu dans une salle de spectacle parce qu'il s'agit d'abord de cinéma», a souligné le responsable de la communication du Fifao. Pour rappel, le festival - qui doit rendre hommage aux acteurs algériens Larbi Zekkal et Chafia Boudraa et à l'actrice koweïtienne Hayat El Fahed - s'ouvrira sur la projection de Hors-la-loi, le film de Rachid Bouchareb qui ne concourt pas en raison de sa participation aux Oscars 2011 dans la catégorie du meilleur film étranger.