Assurer la sécurité alimentaire d'une nation est l'un des principaux enjeux auxquels font face la quasi-totalité des pays. Devant les crises cycliques que connaissent les marchés mondiaux des produits alimentaires de base, plusieurs pays mettent en place des politiques pouvant dépasser ce genre de problématiques. L'Algérie, classée actuellement parmi les dix premiers importateurs mondiaux, touts produits confondus, et au premier rang des pays importateurs de blé, ne peut nier cette réalité. Car, au vu des chiffres, l'enjeu est énorme. Face à cet état des lieux, les pouvoirs publics ont adopté, depuis quelques années, une nouvelle stratégie qui a permis de diminuer les quantités de blé dur importées dont les prix connaissent une instabilité due à plusieurs facteurs. En effet, les deux dernières campagnes céréalières ont enregistré des records dans la production. En chiffres, plus de 60 millions de quintaux ont été récoltés en 2009, et plus de 45 millions de quintaux en 2010. Ces résultats, selon le département de Benaïssa, sont le fait de la conjugaison de plusieurs facteurs, dont notamment les mesures prises par l'Etat pour la filière telles que l'octroi de crédits aux fournisseurs pour l'acquisition de semences, d'engrais et de produits phytosanitaires, l'utilisation du crédit de campagne RFIG, dont les intérêts sont pris en charge sur le Fonds national de régulation des productions agricoles, ainsi que les améliorations enregistrées en matière de conduite culturale. Les spécialistes en la matière soutiennent que la crise de 2007 a fait beaucoup de bien à l'Algérie en ce sens qu'elle a poussé les pouvoirs publics à consentir des efforts considérables et à prendre des dispositions pour encourager l'agriculteur. On peut rappeler, dans ce sillage, les subventions accordées aux agriculteurs à hauteur de 44 milliards de dinars, les crédits bancaires et les préfinancements au profit des agriculteurs et, enfin, la redynamisation des conseils interprofessionnels. Les résultats obtenus sont encourageants. En effet, depuis, le volume de la production nationale s'est nettement amélioré, une légère progression de rendement a été constatée (ils sont passé de 13 quintaux/hectare à une moyenne de 15 quintaux/hectare). L'autre résultat palpable a trait à l'augmentation de la superficie emblavée. Par ailleurs, certains experts soutiennent que tout cela n'est guère insuffisant, à l'image de M. Sadli. Lors de son intervention hier, ce dernier a fait savoir que le renforcement de l'efficacité de la régulation nationale en blé de consommation, plus particulièrement en blé dur et dérivés, est de mise. Pour cet expert, l'organisation actuelle du marché et les mécanismes de régulation édictés par les textes réglementaires «n'empêchent en rien d'accorder la place qui convient aux objectifs d'amélioration de la qualité des blés». Bien au contraire, ajoutera la même source, il s'agit de conforter les règles de l'interprofession et de les mettre au service de cet objectif, en instaurant des schémas de participation entre partenaires dans le respect des normes et grâce à un travail de suivi et d'évaluation permanent. «C'est un effort et une volonté qui se traduiront par des avancées énormes en termes d'amélioration de la qualité et de valorisation des blés et produits dérivés», conseillecet expert. S. B. Levée de l'interdiction d'exportation des pâtes et couscous fabriqués en Algérie Selon Laïd Benamor, P-DG du groupe agroalimentaire Benamor, le gouvernement a décidé de lever l'interdiction d'exporter les pâtes et le couscous. Ainsi, l'annulation de la décision du gouvernement, qui avait été prise pour empêcher l'utilisation de blé subventionné dans la production de pâtes et couscous destinés à l'exportation, a été annoncée lundi dernier aux acteurs du secteur. «Nous sommes très satisfaits. Cette décision va nous permettre de nous développer à l'international. En octobre dernier, lors de notre participation au Salon international de l'agroalimentaire à Paris, nous avons rencontré des clients intéressés par les pâtes et le couscous algériens», a fait savoir, hier, Laïd Benamor, à Annaba, lors des journées techniques sur la promotion de la qualité des blés durs dans les hautes plaines de l'Est.