Le 28 avril 2010, le ministre britannique de l'Intérieur, Alan Johnson, a donné son aval pour l'extradition de Rafik Khalifa vers l'Algérie. Quelques mois auparavant, en juin 2009, la justice britannique avait autorisé cette extradition. Ainsi, la justice algérienne a gagné deux batailles judiciaires, mais il lui reste une dernière étape pour ramener l'auteur du plus grand scandale financier en Algérie ayant causé un préjudice de plus de 7 000 milliards de centimes au Trésor public, celle de la Cour suprême (High Court) de la Grande-Bretagne qui devra se prononcer sur le pourvoi en cassation introduit par la défense de Khalifa. La Cour suprême, qui est la plus haute juridiction en Grande-Bretagne et dont les décisions sont définitives, ne statue pas sur les faits mais dit le droit. Elle devra vérifier s'il n'y a pas d'éléments nouveaux dans cette affaire et si la loi a été respectée dans la prise de cette décision de justice. Mais pour se prononcer, cette institution n'est pas tenue par un délai fixe. Cela peut prendre une année ou plus. La défense du golden boy avait également annoncé, après le feu vert du Home Office pour l'extradition, la possibilité de recourir à la Cour européenne des droits de l'Homme. Pour ce faire, il faudra à cette dernière présenter des preuves solides qui démontrent le non-respect des droits de l'Homme en Algérie. Ce qui ne sera pas facile, après la décision de la justice britannique, connue pour sa rigidité dans le respect des lois. En plus, le recours à la Cour européenne des droits de l'Homme ne signifie pas forcément la suspension de l'extradition. Une fois en Algérie, Abdelmoumène Khalifa aura droit à un nouveau procès après l'introduction d'une opposition à sa condamnation à la réclusion à la perpétuité par le tribunal criminel près la cour de Blida en mars 2007. Il devra répondre des chefs d'inculpation qui lui sont reprochés, à savoir faillite frauduleuse, association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux… Il devra surtout tenir sa promesse, celle de «divulguer des noms» pour démontrer «une complicité à haut niveau», comme il a menacé de le faire. H. Y.