Le nouveau report, le troisième du genre, porte la date butoir au 31 mars prochain. L'extradition de Rafik Abdelmoumen Khalifa ne surviendra pas de sitôt. Le feuilleton se poursuit. La justice britannique devant se prononcer hier, sur la recevabilité de la demande algérienne d'extradition s'est octroyée un délai supplémentaire. Ainsi, un nouveau report dans la décision relative au transfert du golden boy a été signifiée encore une fois par les autorités britanniques. En fait, le ministre de l'Intérieur, Alan Johnson a demandé un délai supplémentaire, jusqu'au 31 mars, pour rendre sa décision concernant l'extradition de Rafik Khalifa vers son pays, ont indiqué, vendredi dernier, ses avocats. Le ministre devait initialement rendre sa décision avant le 24 octobre 2009, mais il a obtenu un report supplémentaire. Le nouveau report, le troisième du genre, porte la date butoir au 31 mars prochain. Si la justice britannique a autorisé, en juin dernier, l'extradition de Khalifa vers l'Algérie, il n'en demeure pas moins que la validation définitive relève du ministre de l'Intérieur. Les motifs ayant sous-tendu l'hésitation de la justice britannique n'ont jamais été tirés au clair. L'annonce de l'extradition de Khalifa vers l'Algérie a été faite par le tribunal de Westminster à Londres, le 25 juin dernier. Cependant, le juge Timothy Workman, en charge de l'affaire, s'est octroyé un délai additionnel d'une dizaine de jours pour rendre sa décision. Pour rappel, les auditions portant sur l'extradition du golden boy ont débuté le 11 mars 2008 et la demande a été formulée 7 mois auparavant par le gouvernement algérien auprès de son homologue britannique. La signature de la convention d'extradition entre les deux Etats a eu lieu un peu plus tôt, soit un an et demi avant. Dans cette affaire complexe, le juge avait forgé sa décision sur les risques de torture et de liquidation qu'encourait le concerné. Les avocats de Khalifa ont toujours mis en avant la violation de ses droits et son assujettissement à un procès expéditif et partial. Sur un autre registre, des spécialistes britanniques avaient émis des réserves sur l'indépendance du système judiciaire en Algérie et sur la possibilité pour Khalifa de bénéficier d'un procès équitable, en cas d'extradition. En revanche, d'autres hauts fonctionnaires au Foreign Office chargés de la gestion des extraditions des terroristes en Algérie, avaient soutenu le transfert de l'ex- golden boy. Selon eux, l'Etat algérien présente toutes les garanties en matière d'indépendance et d'équité du système judiciaire. Condamné par contumace en mars 2007 à la réclusion à perpétuité par le tribunal de Blida, notamment pour faillite frauduleuse, Rafik Khalifa a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux. Il s'est réfugié à Londres en 2003 lorsqu'a éclaté le scandale financier de la Khalifa Bank et de plusieurs entreprises de son empire. Il a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. La France a également déposé une demande d'extradition auprès de Londres, mais son examen a été gelé, dans l'attente d'une décision définitive sur la demande algérienne qui prévaut sur celle de Paris.