Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Même si son prix oscille toujours entre 25 et 50 DA au niveau du marché, une fourchette différemment appréciée par les ménages, les responsables des services agricoles persistent à dire que la production de la pomme de terre a enregistré ces dix dernières années un saut qualitatif et quantitatif au niveau de la wilaya de Bouira. La filière pomme de terre vient également, selon les mêmes sources, de s'installer de manière effective au niveau de la région, ceci en dépit des difficultés rencontrées ces dernières années par les agriculteurs en matière d'acquisition de la semence et des engrais ainsi que dans le stockage et la commercialisation de leur récolte. Selon les informations fournies par la DSA, la filière pomme de terre a connu une extension «notable»ces dernières années dans la wilaya de Bouira, devenue d'ailleurs réputée en la matière avec une moyenne de production annuelle de plus de 1,5 million de quintaux réalisée par quelque 250 producteurs recensés, alors qu'il y a dix ans cette production n'atteignait guère les 200 000 q. L'essor enregistré par cette filière est dû en partie au développement du périmètre irrigué de la plaine des Aribs dont l'alimentation en eau est assurée par le barrage Oued Lekhel de Aïn Bessem, ainsi que le périmètre d'El Asnam, d'une superficie de 1 500 hectares dont l'irrigation est assurée par le pompage à partir du barrage Tilesdit, permettant ainsi la culture de ce tubercule. Sur un autre registre, l'implantation de cette filière s'est soldée par la création de centaines d'emplois directs et des milliers d'emplois saisonniers au niveau des deux principaux sites. Du côté des producteurs, le sentiment n'est pas toujours à l'optimisme, même si cette filière a réussi à s'affirmer au niveau local, engendrant une plus-value pour l'Etat et une disponibilité du produit sur le marché, il n'en demeure pas moins que les services concernés affichent un certain laxisme par rapport aux requêtes des producteurs. D'autre part, la wilaya est confrontée à un problème de déficit criant en aires de stockage détenues par cette région. La capacité actuelle de stockage est estimée à pas plus de 27 000 m3, dont 50 % réservés à la pomme de terre, ont indiqué dernièrement des responsables du secteur. Sur un autre registre, de nombreux projets d'investissements, qui ont été lancés dans le domaine pour la création d'aires de stockage et le développement de la semence de pomme de terre, ne sont pas encore fonctionnels. Cette situation avait été à l'origine de l'enregistrement d'une perte de grandes quantités de pommes de terre, car restées invendues et ne pouvant être stockées durant l'une des campagnes agricoles passées. Pour le moment, les responsables accordent une importance au système de régulation des produits à large consommation (Syrpalac), qui a permis aux producteurs de signer plusieurs conventions avec des sociétés détentrices de grandes capacités de stockage, tel l'Office national des aliments de bétail de Béjaiïa relevant de la Société de gestion des participations de la production animale. Les mêmes sources ajoutent que l'objectif recherché à travers le dispositif, c'est l'achat d'une grande quantité de pommes de terre par ces entreprises, pour un prix référentiel de 20 DA/kg englobant les coûts de revient des sacs et du transport.