De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche L'année dernière, les responsables du secteur de la culture au niveau de Bouira ont eu l'idée de projeter le film Ben Boulaïd réalisé par Ahmed Rachedi, dans le cadre des festivités de la commémoration du 55ème anniversaire du déclenchement de la révolution, dans la maison de culture Ali, Zamoum de Bouira. Mais compte tenu de l'engouement suscité alors auprès des jeunes et des amateurs du 7ème art, les responsables ont alors décidé de lancer «Les mardis du cinéma», un rendez-vous qui devait être consacré entièrement à la projection de films produits par des réalisateurs dans le pays et aux rencontres-débats sur différents thèmes liés au 7ème art, entre le public et les professionnels du monde cinématographique. Mais cette initiative a vite été abandonnée pour des raisons qu'aucun responsable n'a jugé opportun d'exposer ou d'expliciter. Pendant ce temps, plusieurs salles de spectacle et de cinéma à Bouira telles que les salles Errich et Lala Khedidja à Bouira, Djerrah de Lakhdaria et Djurdjura de M'chedallah, ainsi que la salle des fêtes de Sour El Ghozlane, qui étaient destinées au départ au septième art et autres activités culturelles, sont fermées au public et transformées soit en théâtre ou salles des fêtes, soit utilisées à d'autres fins par les responsables locaux. Cette situation est due, d'après certains animateurs, d'un côté, à l'absence de vision et de volonté de la part des responsables pour promouvoir ce volet de la culture et aux conditions sécuritaires qu'a connues la région durant les années 1990 et, de l'autre, au manque d'infrastructures et de moyens financiers. Ce qui a engendré l'absence d'un public cinéphile et la disparition de la culture du cinéclub au niveau de la région. A cet effet, les rares amateurs du 7ème art ont été contraints de se rabattre sur les vidéothèques et Internet pour se distraire. Ainsi, avec l'offensive effectuée par les nouvelles technologies dans le domaine de la transmission de l'image, des informations et des produits cinématographiques, nos responsables en sont encore à se demander quelles activités politiques, sociales ou autres vont se dérouler dans telle salle. En effet, depuis plus d'une dizaine d'années, ces salles de cinéma qui dépendent des APC ont été détournées de leur vocation initiale. Les responsables disent que, pour pouvoir assurer le travail de certains ouvriers communaux et couvrir les dépenses inhérentes au fonctionnement de ces salles, ils ont été contraints de les utiliser pour d'autres secteurs et de les mettre à la disposition des partis politiques et des associations pour l'organisation de leurs activités. Cet état de fait a provoqué l'isolement de ces infrastructures du monde de la culture. Ainsi, tous les espoirs nourris au niveau local quant à un nouveau souffle ont été remis en cause. Entre-temps, le développement des technologies d'information et la large pénétration de l'outil informatique dans les foyers, la location de CD-ROM attirent de plus en plus de citoyens qui sont à la recherche de films thématiques et autres. Par conséquent, cette disponibilité et le besoin de se sentir libre de choisir le film à voir ont poussé les cinéphiles à être en quelque sorte autonomes.