Suite au changement de l'équipe dirigeante de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) saisit l'occasion pour tenter de faire aboutir les revendications de ses adhérents de la filière lait. Une délégation menée par Abdelouaheb Ziani a rencontré dernièrement le nouveau patron de l'ONIL. L'entretien s'est soldé par l'engagement de revoir l'ensemble des contrats d'approvisionnement en poudre de lait signés avec les producteurs de lait pasteurisé en sachet (LPS). C'est ce qu'a révélé M. Ziani lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de la CIPA à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire de la filière lait. Selon lui, cette entrevue est venue à point nommé dans la mesure où de nombreux producteurs de LSP à partir de la poudre de lait n'ont eu de cesse ces derniers mois de se plaindre de la faiblesse des quotas dont ils sont destinataires allant jusqu'à accuser l'ONIL de faire dans la discrimination. «Cette iniquité a poussé certains transformateurs à arrêter leur activité en raison de la faiblesse de la production par rapport aux capacités réelles de leur outil de reproduction», dira-t-il. Et de s'étonner que les laiteries soient réduites à tourner à des régimes insignifiants au moment où des volumes importants de poudre lait sont proposés à la vente par des particuliers. Néanmoins, M. Ziani a reconnu que, parmi les 108 transformateurs (publics et privés confondus) inscrits auprès de l'ONIL, il existe des brebis galeuses : «Par je ne sais quelle acrobatie, ils se retrouvent en possession d'un quota largement supérieur à leur capacité de production. Le surplus prend le chemin du marché parallèle.» «Le nouveau patron de l'ONIL s'est lui-même étonné du fait que l'ancienne équipe dirigeante a continué à acheter la poudre de lait sur les marchés extérieurs à 5 800 dollars la tonne, soit son plus haut niveau, alors que les cours avaient dégringolé», ajoute-t-il. A propos de la dépendance en poudre de lait des marchés extérieurs, M. Ziani reste convaincu qu'«avec une meilleur mobilisation des producteurs de lait cru et surtout un encouragement à la production de 9 DA au lieu de 2 DA actuellement, notre facture d'importation peut diminuer au moins de moitié». Notons que la revue à la hausse de la subvention de soutien à la production (2 DA actuellement) est la revendication majeure des transformateurs de poudre de lait. Z. A.