Dans les prochains mois, les producteurs de lait pasteurisé en sachet (LPS) à partir de la poudre de lait seront soumis à une nouvelle règle de livraison par l'Office national interprofessionnel du lait et de ses dérivés (ONIL). Ces derniers seront dorénavant approvisionnés en fonction du taux d'intégration de lait cru dans leur production de LSP. En clair, l'approvisionnement sera proportionnel aux litres de lait cru que les opérateurs auront achetés auprès des éleveurs de vaches laitières et non selon un quota calculé à partir de leur capacité réelle de production. Une mesure qui vise à assurer aux éleveurs la vente de leur lait cru et, par effet d'entraînement, d'encourager cette catégorie professionnelle dans leur activité. Il est vrai qu'une telle orientation, si elle vient à se concrétiser, sera tout à l'avantage des deux parties, aussi bien les transformateurs que les producteurs de lait cru, en ce sens que chacun y trouverait son compte, alors que ce n'est pas ce qui est constaté actuellement. En effet, des laiteries sont entièrement consacrées à la transformation de la poudre de lait en LPS, ignorant la production de lait cru local. C'est du moins l'argument avancé par le docteur Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors de son intervention donnée devant les cadres du secteur, réunis hier en son siège pour prendre acte des préparatifs du lancement prochain des contrats de performance auxquels sera soumise chaque wilaya dans un but essentiel, celui du renouveau de l'économie agricole et du développement rural. Le premier responsable du secteur a attiré l'attention des participants à cette réunion sur l'intérêt d'une telle initiative «qui est, en fait, une vision globale mais très étudiée, qui va permettre à coup sûr de relancer le secteur sur des bases saines et où la stratégie en matière de politique agricole sera d'autant plus claire». Il déclare aussi à l'auditoire que les lignes directrices du renouveau de l'économie agricole et rurale qui s'articulent autour de neuf grands axes vont servir de feuille de route «pour arriver à mettre en synergie toutes les compétences». Toujours au sujet de cette feuille de route, M. Benaïssa exigera de ses cadres de «traduire au plus vite en actions concrètes sur le terrain, toutes les décisions que nous avons prises et celles à venir», non sans rappeler de «libérer toutes les initiatives qui s'inscrivent dans ce cadre. Notons également que, dans son intervention, le ministre de l'Agriculture s'est longuement attardé sur le nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). «Un moyen qui a commencé à porter ses fruits puisque nous avons constaté sur le terrain une revue à la hausse des prix de gros de la pomme de terre de 3 à 5 DA par rapport à ce qu'ils étaient auparavant, où, faut-il le rappeler, le tubercule s'est écoulé à 5 DA le kilogramme, créant ainsi de fortes inquiétudes chez les agriculteurs versés dans ce type de culture», a expliqué le docteur. Il précisera par ailleurs que dans le cadre du Syrpalac, il a été enregistré à ce jour le stockage de près de 30 000 m3 de pomme de terre pour des capacités nationales de stockage réel de 1 700 000 mètres carrés. Rappelons que, dans la conférence de presse organisée après son allocution devant les cadres, le ministre a tenté d'éclairer au mieux les journalistes sur la feuille de route qu'il compte mettre en œuvre et d'annoncer que les contrats de performance prendront effet d'ici la fin de l'année. Il a tenu enfin à faire comprendre aux médias qu'il ne peut y avoir d'agriculture moderne sans une industrie agroalimentaire efficiente. Et d'expliquer : «L'industrie agroalimentaire est le moteur de modernisation de l'agriculture.» Z. A.