L'Algérie sera présente, cette année, à la 65e Mostra de Venise, dont le coup d'envoi a été donné hier, à travers le jeune réalisateur, Tarik Teguia, qui a signé un film intitulé Gabbla. Il fait partie des 21 films qui sont en course pour le Lion d'or. Les pays qui sont le plus représentés sont les Etats-Unis, avec cinq films, et l'Italie, quatre. Si on exclut les coproductions, la France participera, quant à elle, avec deux films. Gabbla, c'est donc l'histoire de Malek (rôle joué par le comédien Abdelkader Affak), un topographe d'une quarantaine d'années, qui va en mission dans la région de l'Ouest algérien. Arrivé sur les lieux, il découvre, en premier lieu, un hameau martyrisé par les années de terrorisme. Il y rencontre des gens méfiants qui ont décidé de rentrer chez eux après quelques années «d'exil» dans les grandes villes puisque la vie dans les bidonvilles de ces dernières était devenue «plus intolérable que le risque de mourir assassiné». Un jour, entrant dans la cabine saharienne où il a élu domicile, il découvre une Noire (Ines Rose Djakou) dissimulée dans un coin de cette cabine. Quelques jours plus tard, informée de la présence de cette «sans-papiers», la police débarque sur le chantier. Malek décide alors de prendre la fuite avec elle en se dirigeant vers la frontière marocaine afin d'atteindre Mellila. Seulement, la jeune femme, peu à peu, prend une autre attitude. Elle veut désormais rentrer chez elle. Ils reviennent alors sur leurs pas pour se diriger vers la frontière algéro-malienne. Dans une sorte d'errance sans fin, Malek et la «sans-papiers» se découvrent mutuellement. Gabbla raconte, donc, l'histoire de l'Algérie, meurtrie par les années de terrorisme, d'un jeune Algérien, en quête de soi, et d'une Africaine à la recherche d'un monde meilleur, qu'elle finit par «abandonner». Ce film, qui a été présenté comme une production algéro-française et qui a été réalisé avec le soutien financier du Fonds de développement des arts, des techniques et de l'industrie cinématographique (FDATIC), qui dépend du ministère de la Culture, Hubert Bals Funds (Pays-Bas) et du Fonds Sud du ministère français des Affaires étrangères, entre autre, est le second long métrage de Tarik Teguia. Son premier est Rome plutôt que vous, réalisé en 2006. Même s'il n'est qu'à ses débuts, en ce qui est des longs métrages bien sûr, puisqu'il a déjà réalisé plusieurs courts métrages auparavant, les films de Teguia sont, néanmoins, assez bien accueillis par les critiques du cinéma en Europe, surtout en France. En dernier lieu, il est à signaler que cette 65e Mostra de Venise s'est ouverte, hier mercredi, avec comme film, en ouverture, une superbe nouvelle réalisation des frères Cohen, Joel et Ethan qui, rappelons-le, avaient décroché plusieurs oscars l'année dernière avec No Country for Old Men (oscar du meilleur film de l'année, des meilleurs réalisateurs et du meilleur scénario). Leur nouveau film, qui s'intitule Burn after reading, a comme acteurs principaux George Clooney, John Malkovich et Brad Pitt. A. A.