Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le système d'information statistique national est «perfectible», a reconnu hier le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), M. Berrah Khaled, lors de la présentation devant la commission économique, développement, industrie, commerce et planification de l'APN d'un exposé détaillé sur les derniers chiffres et statistiques relatifs à la situation macroéconomique du pays. En réponse aux nombreuses préoccupations des députés, il a assuré que l'ONS est un organisme qui travaille selon «les normes admises de par le monde et des critères universellement reconnus». Cependant, il a reconnu l'existence de quelques lacunes, particulièrement en ce qui a trait à la communication entre les différents organismes et ministères, mais aussi «les sources d'information qui doivent être améliorées». Certains députés n'ont pas mâché leurs mots quant à la qualité des chiffres donnés par l'organisme, notamment celui du taux de chômage considéré par certains comme étant «loin de la réalité sociale du pays». Les représentants du peuple ont également soulevé la question de l'indépendance des organismes de statistiques, l'écart qui existe entre les chiffres communiqués par les organismes internationaux et l'ONS, mais aussi les méthodes de travail. M. Berrah, qui a à maintes reprises affirmé que son organisme a pour unique mission de collecter et de diffuser les informations statistiques, a admis un manque en communication. «Peut-être que nous ne communiquons pas suffisamment, mais l'ONS a réussi à capitaliser, au fil des années, une expérience solide qui lui permet aujourd'hui de produire des statistiques de qualité», a-t-il dit, affirmant qu'il est nécessaire aujourd'hui de produire en très grande quantité l'information statistique pour accompagner au mieux la réalité socioéconomique du pays, mais aussi faire face aux organismes internationaux spécialisés, lesquels produisent souvent des statistiques et des chiffres en recourant aux estimations. Le DG de l'ONS a expliqué aux députés que les derniers chiffres relatifs au chômage sont faibles et ne souffrent aucune ambiguïté. «Nous avons donné des taux de chômage à 25%, à 20%, à 15%, etc. et aujourd'hui 10% sur la base des mêmes critères», a-t-il justifié. Pour lui, certains partis qui critiquent ce taux ont une autre perception des chiffres étant donné que «10% n'est pas synonyme de 9 Algériens sur 10 travaillent». Les membres de la commission se sont interrogés, par ailleurs, sur certains créneaux sur lesquels l'ONS pourrait éclairer l'opinion publique tels que l'évolution des salaires ces dernières années, le travail des enfants, les femmes au foyer, etc.