La refondation systématique de l'appareil statistique national a été au centre des débats jeudi dernier à Alger, entre différents experts. Selon certains, il est impératif de développer et renforcer le système statistique national afin qu'il puisse accompagner le développement socio-économique de l'Algérie. "C'est une affaire qui nécessite une mobilisation générale et une coordination des efforts de la part de tous les secteurs", a estimé à ce propos, le professeur Boukella dans son intervention lors du débat qui a suivi la présentation des rapports de conjoncture du CNES. De son côté, le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), Khaled Berrah, a souligné la nécessité de renforcer le système national de la statistique et de la culture statistique en Algérie, estimant que les efforts consentis dans ce sens demeurent "insuffisants". Il a fait savoir, à ce titre, que des programmes nationaux de travaux statistiques sont en cours de préparation et qu'une réflexion sur l'élaboration d'une stratégie nationale sur la statistique est engagée. Le professeur en mathématiques, M. Kadda, s'est interrogé, pour sa part, sur la manière d'"améliorer la performance de notre système statistique", soutenant que "ce n'est pas la statistique ni les systèmes utilisés qui sont mis en cause". Il a affirmé, à cet effet, que "le problème est chez les opérateurs et dans la circulation de l'information", soulignant que "l'essentiel est d'investir dans le capital humain". Cet universitaire a mis l'accent dans le même sens sur l'importance d'inclure l'évolution de l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les rapports du CNES. Un autre universitaire a insisté sur l'urgence de développer le système national d'information, relevant que beaucoup d'efforts sont déployés par l'Etat pour la mise en place de ce système à travers, notamment, le projet e-Algérie. M. Djoudi Bouras, un expert du CNES, a appelé les économistes à "ne pas culpabiliser les statistiques", relevant "la déconnexion des différentes sphères" ce qui explique, a-t-il estimé, que "le service public de la statistique ne remplit pas convenablement son rôle". "Les pouvoirs publics sont interpellés, plus que jamais, sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de rationalité économique", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le représentant de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Mamadou M'bye, a félicité le CNES pour la qualité des documents élaborés, soutenant même que "les rapports du CNES constituent pour le système des Nations unies un document majeur d'évaluation". Le président du CNES, Mohamed Seghir Babès, a plaidé, pour sa part, pour une collaboration étroite avec les organisations onusiennes accréditées en Algérie, faisant remarquer que les rapports élaborés par son organisme sont approuvés par les experts du PNUD. S.H.