Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La furia culturelle s'est intensifiée en cette année 2010. Opulence dans le calendrier voué au secteur favorisé par l'engagement de la tutelle qui a cassé sa tirelire pour organiser diverses manifestations. La capitale de l'Est, à l'instar des autres régions du pays, a multiplié ses sorties en matière d'art durant l'exercice qui s'achève. Poésie, musique, colloques, expositions, théâtre, spectacles pour enfants…autant d'événements qui ont marqué la sphère culturelle à Constantine. Le palais Malek-Haddad et le théâtre qui accueillaient les programmes ont cependant enregistré des audiences mitigées. Les thématiques continuent de cumuler moins d'impact en audience. Pourtant, les campagnes de publicité et les banderoles qui annonçaient les manifestations s'affichaient en grande pompe reflétant le budget alloué. Si les acteurs locaux se félicitent d'avoir organisé une série de manifestations dans cette ville historique, il n'en demeure pas moins que le travail en amont pour la promotion de ces manifestations n'a pas été à la hauteur et de nombreux rendez-vous ont connu une défection du public.Ainsi, il apparaît que la promotion tout autant que la diffusion s'imposent à l'avenir si l'on songe à socialiser la culture en prenant en compte les aspirations des citoyens. Qu'est-ce qui empêche l'organisation et la promotion d'un événement lorsque les caisses sont pleines ? Ce qui amène à dire qu'il ne suffit pas d'avoir de l'argent pour pouvoir clamer la réussite de telle initiative ou telle manifestation. Si celles-ci ne trouvent pas d'écho et n'ont aucun impact, il faut chercher d'autres perspectives pour tenter d'y remédier, sans quoi, il n'est pas exclu de voir les échecs s'enchaîner et se ressembler. A Constantine, l'office communal pour la promotion de la culture mis en place s'occupe de l'organisation des programmes élaborés pour répondre comme à l'accoutumée à des éphémérides. Le cercle administratif continue à gérer le secteur avec les budgets publics et quelques miettes de sponsoring. 2010 aura, certes, été prolifique en «spectacles», mais rares sont les citoyens qui se disent satisfaits, car ils trouvent que les animations manquaient d'originalité et que les organisateurs devraient faire preuve d'imagination en vue de sortir la culture de ce mortel ronronnement. Un petit tour d'horizon dans le lieu où se tient une manifestation permet d'en mesurer l'impact. Le malouf et le jazz ont leur public. Le théâtre aussi. Mais ce n'est pas pour autant qu'on peut dire que la culture emballe la société. En parallèle, il est aussi nécessaire de mettre au point le travail élaboré au printemps dernier par l'association de cinéma animée par une poignée de jeunes mordus et d'essayer de l'exploiter pour relancer le 7ème art qui ne parvient toujours pas à décoller à Cirta. Cette association a ouvert la voie et a donné le ton en attendant des lendemains meilleurs qui pourraient déjà poindre avec la réfection de toutes les salles de projection.En ce qui concerne les réalisations infrastructurelles relevant du secteur de la culture, la capitale de l'Est devrait bénéficier d'une bibliothèque régionale, dont les travaux touchent à leur fin. Comme il a été décidé ultérieurement de réaménager les espaces de lecture implantés dans chaque commune. La ville a également récupéré le palais Ahmed-Bey après une restauration qui a duré. Il sera destiné aux arts populaires et à l'artisanat. Ce sont les deux noyaux infrastructurels importants qui marquent les réalisations à Constantine. Tiddis à Beni H'midène et le tombeau de Massinissa au Khroub continuent de faire l'objet d'études avant qu'on décide de leur restauration. En définitive, la ville du Vieux Rocher a été bercée par plusieurs tonalités et a vu de nombreuses scènes artistiques se dresser en 2010. Mais l'impact,cet indicateur de la réussite ou de l'échec, n'est toujours pas bien mesuré ni considéré à sa juste valeur.