Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Pour ce Ramadhan 2010, on pourra avancer sans hésitation que les autorités locales ont cassé la tirelire pour confectionner un large programme d'animation. La tutelle a déboursé sans compter pour balayer un grand angle festif et culturel. Ainsi, la variété artistique n'a pas fait défaut à la lumière des comédiens et artistes qui ont défilé sur les plateaux. Les citoyens noctambules ont eu chacun leur fantaisie. La diffusion quoique concentrée au chef-lieu n'a pas privé les autres communes populeuses d'en profiter. Il suffit d'énumérer les multiples spectacles organisés à travers la circonscription pour s'en rendre compte. Office communal de la promotion des activités culturelles et artistiques, théâtre régional et direction de la culture ont chacun dressé une affiche qui a permis à la population de renouer avec la scène et le spectacle même si l'affluence vers les shows différait selon le talent, sinon en raison de la simultanéité des prestations ayant favorisé le dispatching des personnes. Le théâtre de verdure avait entamé cette série de festivités timidement mais a vite repris son tempo notamment avec le chant sraoui. L'Odéon enregistrait un grand nombre de personnes venues rompre la monotonie et les tracasseries du jour. Jeunes et familles prenaient place pour vivre des moments de détente. Après la prière des tarouih, les Constantinois mélomanes se ruent vers les espaces où sont programmées ces veillées musicales ou théâtrales. «Nous sommes parvenus à faire sortir les citoyens de leur antre», se félicitent des responsables du secteur culturel à Constantine. Les organisateurs ont donc diversifié les genres pour toucher à tous les goûts et ne pas laisser autant de chaises vides… Toutefois, l'apothéose de ces soirées ramadhanesques fut la prestation pour la première fois du poète et chanteur kabyle Aït Menguellet qui s'est produit lundi dernier au palais de la culture Malek Haddad et a drainé ses fans locaux, et, mardi soir, c'était au tour du king du raï, en l'occurrence Khaled, au stade Chahid Hamlaoui, (à l'invitation des dirigeants du MOC et du chef de l'exécutif).Constantine a été choyée en programmes à l'occasion du Ramadhan. Et la population en manque de distractions répondait favorablement à quelques numéros pour effacer sa lassitude et découvrir d'autres styles. Culture d'un mois ou celle de toujours ? C'est l'appréhension qui hantera désormais les espaces culturels et artistiques dans la ville des Ponts. Le passé aura confirmé que l'intérêt intensifié aux manifestations s'estompe une fois que le mois de jeûne est terminé. Au point de prétendre que le Ramadhan donne le tournis non seulement dans les achats, mais aussi dans la nourriture cérébrale, notamment festive. Il est vrai que la ville a brisé une sorte de monotonie si l'on met en relief toutes ces sonorités qui ont résonné durant le mois. Néanmoins le vœu de la continuité s'impose à plus d'un titre pour ne pas se perdre dans la morosité d'après-Ramadhan. A ce titre, nous dira le responsable de l'office culturel communal, «notre plan s'étend à longueur d'année. On ne veut pas se limiter aux festivités nocturnes relatives au mois sacré. D'ailleurs, c'est notre nouvelle vision pour la promotion et la présence artistique à longueur d'année». Entre souhait et impact demeure la formule à extraire pour assurer la pérennité culturelle, qu'elle soit festive ou académique. La touche administrative dans l'élaboration des grilles devrait être confortée par un grand «open» dans le choix conformément à la demande réelle et non fictive se rapportant aux calendriers de conjoncture. Nous évoquions dans le supplément antérieur les aspirations des responsables de la culture pour la présente rentrée. Il est grand temps de tirer des bilans relatifs aux activités culturelles pour apporter des développements non seulement dans les affiches, mais aussi dans la composante humaine du moins apte à influer positivement pour maintenir les arts sur le devant de la scène. Aux dernières heures du Ramadhan, l'engouement pour le spectacle se maintient. Le pari est désormais de le pérenniser dans un contexte non seulement festif. «Culture et art» devraient se maintenir et dépasser le cap de l'oisiveté ramadhanesque.