Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Enfin une annonce faite par la Cinémathèque algérienne, qui a eu le mérite de polariser l'intérêt des Constantinois et de leur arracher un moment d'attention. De quoi s'agit-il ? De l'appel au recrutement d'un responsable de la salle de répertoire qui fut l'orgueil de la cité et qui n'en dispose plus depuis près de vingt-cinq ans. Cela est grave pour une wilaya et, surtout, une institution qui était parvenue à avoir deux salles de répertoire de la cinémathèque mais aussi d'avoir contribué, sinon, été à l'origine de l'ouverture de salles similaires à Biskra, Batna, Bordj Bou Arreridj, etc. Vraisemblablement, la direction de la Cinémathèque algérienne n'a pas été inondée de candidatures. Pis, ce n'est pas seulement pour ses salles situées en province qu'elle n'arrive pas à trouver des pilotes mais également au niveau de la capitale. Des propositions ont été faites isolément à de nombreux acteurs de la vie associative ou proches du microcosme culturel mais toutes les personnes susceptibles d'avoir le profil de l'emploi et surtout la capacité de jouer les casse-gueules dans un secteur (le cinéma et plus particulièrement le cinéma d'art) où rien ne fonctionne normalement ont élégamment décliné la proposition. Rencontré par le plus fortuit des hasards (histoire de rester dans la formule cinématographique), l'un des élus s'était dit pratiquement catastrophé d'avoir refusé parce qu'il craignait «d'être dorénavant mal vu par le secteur». En plus clair, d'être ostracisé à l'avenir et pourquoi pas d'être l'objet d'une certaine forme de représailles comme celle de ne plus pouvoir prétendre, le cas échéant, à un poste vacant qui serait moins encombrant et surtout sinistré que ne l'est la Cinémathèque algérienne. Morale de l'histoire : si le ministère de tutelle n'arrive pas à trouver des dirigeants pour le cinéma, arrivera-t-il effectivement à redresser le secteur d'ici à 2012 comme s'y est engagée la ministre ? Les paris sont ouverts. Rappelons enfin que les deux salles de répertoire de la ville de Constantine sont fermées depuis 1996 pour la salle Cirta, totalement inefficiente à la suite d'un incendie, et 2000 pour An Nasr, une salle réhabilitée en 2003 pour 25 millions de dinars et qui va l'être encore une fois, sans jamais avoir été rouverte, pour cette fois-ci seulement 20 millions de dinars. Celle d'Annaba fonctionne aléatoirement en support vidéo. Le reste du parc dans l'est du pays est à l'arrêt pour différentes raisons mais certainement pas pour cause de défection des… cinéphiles.