L'année 2010 arrivant à son terme, on ne peut aborder la nouvelle année sans passer en revue celle qui s'achève. Pour la culture, le bilan est relativement facile à faire. Il ne s'agit pas là d'énumérer par le détail ce qui a été fait, mais juste de s'arrêter sur les grandes réalisations, les pics, qui constituent des indicateurs à même de nous renseigner sur l'existence ou non d'une dynamique culturelle, et sur son impact.En termes d'activités, dans le déroulé de l'année, les festivals s'imposent comme les pics événementiels qu'on ne peut ignorer. Normal, ils se comptent par centaines. Toutes les grandes villes du pays et tous les genres artistiques ont leur festival local, national ou international, parfois même plusieurs.A souligner que la quasi-totalité de ces festivals sont institutionnalisés, donc pris en charge par le ministère de la Culture qui participe à leur financement et à leur organisation. Or, si l'institutionnalisation permet de bien remplir le calendrier et de positiver le bilan, du moins en termes d'activités, elle ne garantit pas pour autant l'enclenchement d'une dynamique culturelle. D'ailleurs, dans de nombreuses régions et villes, les festivals ont cette image d'«un petit tour puis s'en vont». Entre un festival et un autre, voire entre une édition et la prochaine, c'est le schéma «dents de scie» : deux pics et un creux. Et pour parler de dynamique culturelle, de vie culturelle, ce sont ces creux qu'il faut remplir. Autrement dit, il faut que la culture soit au menu quotidien des citoyens qui, en plus, doivent trouver chaussure à leur pied.Ainsi, on peut conclure pour le bilan des activités que les festivals ont relativement bien rempli le calendrier, même si l'organisation de certains a été bâclée, mais le vide laissé et qui doit être comblé est à inscrire dans le chapitre «reste à réaliser».Pour le bilan des réalisations, le secteur culturel a vu le lancement de nombreux chantiers durant l'année 2010. En termes d'infrastructures, qui constituent le maillon faible de nombreuses villes et localités, on est encore loin du compte. On a bien ouvert des bibliothèques, des centres culturels, quelques musées et théâtres, mais ce sont souvent des bâtisses sans âme, sans vie, à cause du vide culturel qui freine la socialisation de la culture et donc la formation d'un public, ce qui nous ramène au chapitre «reste à réaliser» susmentionné. Soulignons que la formation du public, comme la socialisation de la culture, n'est pas de la responsabilité du seul ministère de la Culture.S'agissant des actions s'inscrivant dans le cadre de l'organisation du secteur, l'année 2010 a connu des réalisations appréciables dont les plus importantes sont le retour du livre à l'école suite à la convention signée entre les ministères de la Culture et de l'Education, le renforcement de la protection des sites patrimoniaux avec la création de l'agence chargée des secteurs sauvegardés et l'encadrement du cinéma avec une nouvelle loi. On relèvera toutefois qu'entre le texte et le terrain, il y a tous ces responsables et ces institutions qui doivent traduire la convention, les missions ou la loi en actions concrètes. Et c'est souvent là que se situe le maillon faible qui alimente le chapitre «reste à réaliser». H. G.