L'année 2011 fait son entrée. Sur la scène politique nationale, elle sera indéniablement celle des enjeux électoraux qui ne manqueront pas d'imprégner la tournure de bien d'événements et de décisions, avec comme toile de fond le premier rendez-vous électoral qui intéressera, en premier lieu, la classe politique, à savoir les législatives de 2012 et un peu plus tard, la présidentielle de 2014. Au cœur de cette actualité qui se dessine, le parti de la majorité parlementaire et membre de l'Alliance présidentielle, le Front de libération nationale (FLN), qui a de tout temps été associé aux luttes et autres manœuvres politiciennes aux fins de mieux se placer dans l'échiquier politique. Les «turbulences» n'ont d'ailleurs pas attendu l'imminence des futurs rendez-vous électoraux décisifs pour se manifester comme l'illustration en a été donnée au courant des derniers mois de l'année qui vient de s'écouler : à peine le 9ème congrès de l'ex-parti unique achevé, que des voix discordantes se sont élevées pour crier gare et dénoncer les «agissements» de l'actuelle direction, à sa tête, le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. L'onde de la contestation devait ensuite s'élargir quelque peu non sans rappeler l'épisode de 2004, lorsque le parti avait été secoué pendant de longs mois par une crise née d'un vaste mouvement de redressement dont la finalité avait été de faire remplacer la direction de l'époque, née du 8ème congrès qui s'était tenu en mars 2003. A l'époque, l'élection présidentielle de l'année suivante en était le véritable enjeu et devait consacrer la reconduction de Abdelaziz Bouteflika à la tête de la magistrature suprême. La même agitation secoue le FLN, à nouveau embarqué dans une bataille de clans, de positionnements pour ou contre l'actuelle direction. La tenue, il y a quelques jours, du comité central du parti a démontré la détermination des frondeurs à rompre avec Belkhadem, lequel s'en est remis au soutien du premier magistrat du pays pour faire valoir son audience et son poids au sein du parti. Si la contestation menée, entre autres, par Mohamed Seghir Kara et El-Hadi Khaldi, n'a pas atteint l'ampleur susceptible de déstabiliser le parti, reste à savoir ce qu'apporteront les mois à venir qui rapprocheront ce dernier du premier enjeu électoral. Véritable machine électorale, le FLN n'a jamais cessé, d'une manière ou d'une autre, d'être le baromètre de la vie politique algérienne, avec ce que tout cela comporte comme jeu d'alliances et de «désalliances». M. C.