Photo : S. Zoheïr Par Hasna Yacoub Dans le cadre de la poursuite de la politique d'allégement des charges fiscales, aucune nouvelle taxe n'est inscrite dans la loi de finances (LF) 2011, signée la semaine dernière par le président de la République. Mieux, le gouvernement a décidé l'exonération de la vignette automobile pour les véhicules équipés en GPL/C dans le souci de protéger l'environnement et d'encourager les citoyens à rouler avec des énergies propres. Surtout que l'Algérie recèle des ressources gazières considérables. Le gouvernement a d'ailleurs engagé un travail colossal pour bénéficier de cette énergie, tout en lançant de grandes actions ces dernières années pour inciter à son utilisation. Il y a lieu de citer, à titre d'exemple, le partenariat amorcé par Naftal avec des entreprises de conversion et des concessionnaires automobiles pour l'installation de kit GPL/C sur les véhicules importés et les financements sans intérêt proposés par l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) en partenariat avec la Banque de développement local (BDL) pour des opérations de conversion. Ces crédits «écolo» à taux 0%, retenus dans le cadre du Programme national de maîtrise de l'énergie (PNME), n'ont aucunement séduit les automobilistes algériens. Donc, malgré ces opérations de charme lancées par l'Etat, le GPL, une énergie écologique et économique, est toujours boudé. Les automobilistes algériens ne sont que 7% à l'utiliser. Ce qui oblige l'Etat à importer pas moins de 200 millions de dollars de gasoil chaque année, alors qu'elle est le deuxième exportateur de Sirghaz. Tenant à changer les habitudes des automobilistes, le gouvernement a décidé une nouvelle approche : supprimer la taxe véhicule pour les utilisateurs du GPL. Il renforce ainsi la stratégie de Naftal qui a, rappelons-le, dans le cadre d'une stratégie de développement pour la période 2010-2014, décidé l'extension du réseau de distribution à près de 620 stations-service, contre 500 actuellement et d'augmenter le nombre de véhicules roulant en GPL/C à 270 000, contre moins de 200 000 actuellement. Cela reste insuffisant, il y a lieu de penser à agrandir le différentiel du prix à la pompe entre le GPL/C et le gasoil et à réduire le coût d'installation des kits de carburation en GPL qui est relativement chère, selon les automobilistes. Il faut aussi prévoir l'entretien des véhicules qui roulent en GPL qui est actuellement plus cher que celui des véhicules à essence, surtout que la majorité des mécaniciens algériens ne sont pas formés pour l'entretien des moteurs convertis au GPL qui nécessitent outre un savoir-faire, des équipements performants et adaptés. Si l'Etat réussit à réunir tous ces facteurs, l'utilisation du GPL, qui est plus rentable pour les automobilistes par rapport aux autres carburants, connaîtra sûrement plus d'engouement auprès des automobilistes.