Le ministre kényan de l'Industrialisation, Henry Kosgey, qui figure sur la liste des suspects de la Cour pénale internationale (CPI) dans son enquête sur les violences post-électorales au Kenya, a annoncé hier sa démission après des accusations de corruption par la justice de son pays. «J'ai écrit aujourd'hui [hier] au président Mwai Kibaki et au Premier ministre Raila Odinga pour leur présenter ma démission en tant que ministre de l'Industrialisation», a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Nairobi. «Je tiens à souligner que mes actes dans cette histoire sont au-dessus de tout soupçon», a-t-il ajouté. Le ministre a ensuite rejoint les locaux de la Commission anticorruption kényane (KACC), à l'origine de l'enquête. M. Kosgey est soupçonné par la KACC d'avoir usé de son influence pour autoriser l'importation au Kenya de dizaines de véhicules ayant plus de huit ans, en violation de la réglementation en vigueur. Son nom figure sur la liste des six suspects de la CPI dans l'enquête sur les violences post-électorales au Kenya fin 2007-début 2008 qui avaient fait plus de 1 100 morts, selon l'accusation, et plus de 300 000 déplacés. Ces violences avaient éclaté à la suite de l'annonce de la réélection du président Mwai Kibaki, entachée de fraudes massives, selon Raila Odinga, son principal adversaire devenu Premier ministre d'un gouvernement de coalition. M. Kosgey, 63 ans, est également président du Mouvement démocratique orange (ODM), parti de M. Odinga et première formation politique à l'Assemblée nationale. En l'espace de six mois, deux ministres (Enseignement supérieur et Affaires étrangères) ainsi que le maire de Nairobi ont été contraints de démissionner pour leur implication présumée dans différents scandales de corruption.