Photo : M. Hacène Par Abdelghani Aïchoun La phase aller du championnat national professionnel de football est sur le point d'arriver à son terme. Une saison footballistique suivie de très près par les observateurs en raison du lancement du professionnalisme. Au-delà du constat fait par les uns et les autres, même si, concrètement, il est encore tôt pour faire un bilan, c'est la violence dans les stades qui est mise à l'index actuellement. Le derby algérois ayant opposé, mardi dernier au stade de Bologhine, l'USMA au CRB, comptant pour la mise à jour du championnat de Ligue 1, s'est terminé par des escarmouches entre supporters et forces de l'ordre. Même si, dans ce cas précis, certains évoquent des manipulations par des personnes malintentionnées ou la probable implication de supporters d'un autre club dans ce qui s'est passé à la fin, il y a lieu de relever que ce phénomène commence à prendre des proportions plus qu'inquiétantes. Généralement, il ne se passe pas une journée sans que des incidents similaires soient signalés dans un stade donné. Ceci sans compter, bien évidemment, les jets de projectiles enregistrés dans la majorité des stades. On se souvient de ce qui s'est passé au stade du 5-Juillet, le 23 décembre dernier, à l'occasion de la finale retour de la Coupe de l'Unaf (Union nord-africaine de football) des clubs champions qui a mis aux prises le Mouloudia d'Alger avec le Club Africain de Tunisie. Des centaines de sièges et de gradins ont été arrachés par des supporters du MCA. La commission de discipline de la Ligue nationale de football (LNF) avait infligé au club une sanction de deux matchs à huis clos. En consultant les procès-verbaux hebdomadaires de ladite commission, pas une seule journée de championnat ne s'est passée sans que trois ou quatre clubs se conduisent «incorrectement», pour reprendre l'expression utilisée dans certains cas disciplinaires. Pour ne citer que le dernier procès-verbal de la commission de discipline de la Ligue, daté du 3 janvier dernier, ses membres ont relevé des dépassements dans pas moins de sept rencontres relatives aux 32es de finale de la Coupe d'Algérie, à un match en retard de Ligue 1 et à un match de Ligue 2. En plus du comportement de certaines galeries, quelquefois, ce sont les joueurs ou les membres du staff dirigeant ou technique qui provoquent ce genre d'incidents. Ainsi, en Coupe d'Algérie, six clubs ont écopé d'amendes pour comportement antisportif pour cinq d'entre eux et jets de projectiles pour le sixième. La même chose a été enregistrée en Ligue 1, dans le match qui a opposé à Sétif l'ESS au MCA. En Ligue 2, l'AB Marouana a écopé, pour sa part, d'un match à huis clos. C'est le constat relevé pratiquement à l'occasion de chaque réunion de la commission de discipline. En tout état de cause, les autorités footballistiques du pays devraient tout mettre en œuvre pour que ces comportements disparaissent avant qu'il ne soit trop tard. On se souvient, il y a deux saisons, de toute la tension née dans l'Algérois à la veille d'un match de division II opposant le RC Kouba à l'USM Harrach. Des scènes d'une extrême violence ont également été enregistrées à Oran suite à la rétrogradation du MCO en division II. Si, aujourd'hui, ces scènes de violence sont globalement sans gravité, le pire est à craindre à la fin de la saison quand il sera question de rétrogradation par exemple. A moins que les uns et les autres prennent en charge assez sérieusement ce problème.