De nombreux imams des mosquées d'Alger ont saisi l'occasion de la prière du vendredi pour appeler les fidèles à contribuer à «calmer les esprits» et à faire cesser les protestations survenues ces derniers jours dans la capitale et d'autre régions du pays. A la mosquée El Houda, place du 1er-Mai, l'imam a rappelé aux nombreux fidèles venus accomplir leur devoir religieux que «saccager des édifices d'intérêt public ou des biens privés pour revendiquer un quelconque droit est un acte incompatible avec les préceptes de l'islam». «Vous les parents, les frères et les voisins vous devez porter conseil aux nombreux jeunes qui sont descendus dans les rues d'Alger et d'autres villes pour casser et incendier des biens publics et privés. Et leur dire que cela n'a rien à voir avec la raison ni la religion», a-t-il indiqué à l'attention d'un parterre de pratiquants d'horizons différents. L'islam, religion de paix et de tolérance, n'encourage pas, a-t-il dit, «les musulmans à casser et à brûler leurs propres maisons pour exprimer leur désapprobation quant à la cherté de la vie, le chômage ou autres maux sociaux». A la mosquée Haouari-Boumediene à Tessala El Merdja, l'imam a appelé «les jeunes Algériens à faire preuve de patience face aux problèmes sociaux». Il a évoqué, dans ce contexte, la conduite du prophète Mohammed (QSSSL) qui a, durant toute son existence, usé de patience face aux problèmes de la vie. Il a dénoncé dans son prêche les actes de «violence et de vandalisme» commis par certains émeutiers, appelant, par ailleurs, les pouvoirs publics à contribuer à l'amélioration des conditions socio-économiques des citoyens. La mosquée El Djihad El Akbar, au quartier des Sources sur les hauteurs d'Alger, a profité de ce rassemblement afin de prier «Dieu pour le retour de la paix et de la sérénité au sein de la société algérienne». Dans son prêche retransmis en direct sur les chaînes de la télévision nationale, l'imam de la mosquée Aboubaker-Essedik à Oran a appelé au recours au dialogue pour la résorption des problèmes sociaux, tout en condamnant les actes de violence ayant troublé la vie des habitants de nombreuses villes et régions du pays.