Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La wilaya de Tizi Ouzou a vécu tout au long de la journée de jeudi au rythme des informations, souvent infondées, sur les manifestations de colère dans différentes localités de la wilaya. En réalité, il n'y a eu que deux tentatives d'«émeutes» au centre-ville de Tizi Ouzou et dans la localité de Tadmaït. Des pneus et autres objets ont été utilisés pour couper la route et enclencher les affrontements avec les forces de l'ordre. Mais, hier, des actions quasi simultanées ont été enregistrées dans différents quartiers du chef-lieu de wilaya. De jeunes «émeutiers» ont procédé à la fermeture des routes près de la gare routière, du quartier Le Mondial et des cités mitoyennes du 5-Juillet et du 20-Août. La route a également été fermée au même moment du côté du stade du Premier-Novembre, mais la part du part du lion de ces troubles a été enregistrée au rond-point du Djurdjura, au cœur de la ville des Genêts, où le siège de la première Sûreté urbaine a subi des jets de pierres et autres projectiles de la part d'une vingtaine de jeunes qui s'étaient scindés dès le début en deux groupes, sur la rue Lamali, menant vers le CHU Nedir-Mohamed et sur la rue adjacente menant vers le secteur militaire de Tizi Ouzou. Aux jets de projectiles des jeunes, les éléments de la police ripostaient par des grenades à gaz lacrymogènes à partir du toit de la bâtisse. Des gaz lacrymogènes qui rappelaient tristement les années 2001 et 2002. Des années remémorées de manière plus intense quand de nombreux jeunes, qui suivaient les affrontements comme spectateurs de l'autre côté du rond-point, sur l'avenue Abane-Ramdane, s'étaient mis de la partie en procédant à leur tour à de violents jets de pierres en direction des membres des forces de l'ordre qui se tenaient regroupés devant leur siège. Et c'est l'éternelle partie du chat et la souris qui reprendra de plus belle. Et comme il fallait s'y attendre, il y a eu des dégâts lors de cette première journée d'affrontements à Tizi Ouzou où l'on a enregistré des Abribus, des lampadaires et autres panneaux de signalisation saccagés. Sur la grand-rue, les manifestants s'en sont pris aux bâtisses abritant la BNA et la Cnep-Banque. Ces deux banques se sont retrouvées avec des carreaux cassés, ce qui n'est pas le cas du siège de l'agence d'Air Algérie, toujours sur l'avenue Abane Ramdane, complètement saccagée vers 17 heures. Ses équipements ont été détruits sur la chaussée. Vu la tournure que prennent ces affrontements, tout porte à croire que leur intensification ira crescendo, malheureusement pour les équipements publics qui risquent de subir de graves dommages.