Synthèse de Badiaa Amarni Un appel a été lancé par la Banque mondiale en direction du G20 pour agir contre la hausse des prix des produits alimentaires de base. Son président, M. Robert Zoellick, estime que «cette augmentation constitue une menace pour la croissance mondiale». Toujours, selon lui, les derniers chiffres rendus publics par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) «montrent que les coûts pour une gamme de produits de base ont maintenant dépassé leur pic de 2008», ajoutant que «les pauvres sont les premières victimes lorsque les prix des denrées de base montent en flèche». «Sans une action mondiale, les gens dans les pays pauvres seront privés d'une nourriture suffisante et nutritive, avec des conséquences tragiques pour les individus et pour la prospérité future de leur pays», a-t-il expliqué. Et de soutenir que «le G20 devrait accorder la priorité aux produits alimentaires». Car, «des mesures concrètes à prendre par le G20 pourraient permettre une réelle différence pour des centaines de millions de personnes». Pour ce faire, M. Zoellick a proposé «l'accès aux informations sur la qualité et la quantité des stocks de céréales, expliquant qu'une meilleure information rassure les marchés et aide à atténuer les hausses des prix». Des institutions multilatérales pourraient aider à identifier les actions qui permettraient d'améliorer cette transparence, selon la BM. «L'action doit être mise sur l'amélioration des prévisions météorologiques à long terme en particulier en Afrique», affirmant que «dans les pays pauvres. Les rendements dépendant de la pluviométrie, les prévisions météorologiques permettraient aux agriculteurs de mieux planifier et d'aider à anticiper les besoins d'assistance». Toujours, selon lui, «il s'agit aussi d'approfondir la compréhension dans la relation entre les prix internationaux et les prix locaux dans les pays pauvres». Pour sa part, la FAO estime que «la hausse des prix alimentaires observée depuis août est très inquiétante». Selon l'un de ses économistes, Abdolreza Abbassian, chargé du suivi du secteur des céréales, «cette flambée touche des millions de gens, surtout quand elle concerne des produits de base comme les céréale». Cette hausse, qui a débuté en août, a atteint en décembre un record depuis 1990, selon l'indice de la FAO instauré cette même année, dépassant le précédent record de juin 2008. Toujours selon cet expert «des différences au sein même du secteur des céréales sont notées puisque le maïs et le blé ont connu une augmentation assez forte tandis que le riz, base de l'alimentation en Asie, est à la moitié du prix de 2007-2008». Cependant, ajoute-t-il, «la situation des céréales n'est pas aussi critique qu'en 2007-2008 mais des conséquences plus graves ne sont pas à exclure dans les prochains mois, en fonction du climat». En 2008, rappelle cet économiste, les records historiques des prix des céréales en 2008 avaient provoqué une crise alimentaire et des émeutes dans de nombreux pays d'Afrique, à Haïti et aux philippines. L'expert de la Fao conclut que «le problème principal est le manque d'investissements sur le long terme dans l'agriculture des pays en voie de développement qui ont connu pendant longtemps des produits alimentaires très bon marché. Cette nouvelle hausse des prix poussera peut-être ces pays à prendre les choses en main».