Le président du Groupe de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a clôturé, la semaine dernière, sa tournée africaine où il a été accompagné par Mme Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la Banque mondiale pour l'Afrique et par Colin Bruce, directeur régional des stratégies et des opérations. Il a affirmé, lors de son séjour en Afrique, que "malgré les difficultés engendrées par la crise financière, l'Afrique pouvait connaître un siècle de croissance et d'opportunités grâce aux multiples pôles de croissance, de manière à mieux équilibrer l'économie internationale". Le voyage de six jours qu'a effectué M. Zoellick en République démocratique du Congo (RDC), au Rwanda et en Ouganda a été l'occasion, de prime abord, de constater l'impact de la crise financière sur l'Afrique, de juger les progrès réalisés dans les domaines de la réconciliation et de la reconstruction en situation d'après conflit et de réfléchir aux moyens de stimuler l'investissement et l'appui des donateurs afin d'aider le continent à surmonter la crise en anticipation de la réunion du Groupe des Vingt (G20) le mois prochain à Pittsburgh. Le président Zoellick a également souhaité évaluer les besoins de la région en termes d'infrastructures, mettre en exergue l'importance de l'intégration régionale et mieux comprendre les possibilités d'améliorer la productivité agricole et la sécurité alimentaire qui ont été récemment classés prioritaires dans le programme du Groupe des Huit (G8). M. Zoellick a confirmé que la RDC et la Banque mondiale continuent d'œuvrer ensemble pour que le pays remplisse les critères qui lui permettront de bénéficier d'un allègement de sa dette dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). En visite à la centrale hydraulique d'Inga, aux abords du fleuve Congo, le deuxième plus grand fleuve au monde, M. Zoellick a déclaré que le site était la plaque tournante des promesses de la RDC en matière de production d'énergie hydraulique, estimée à 100 000 MW, ce qui représente 13 % du potentiel mondial.Au Rwanda, M. Zoellick a fait une brève excursion sur le superbe lac Kivu, bordé de collines ondoyantes au pied du volcan actif, Nyiragongo, jusqu'à une centrale flottante qui produit 2,5 MW d'électricité à partir de méthane extrait du lac. Le projet pilote, financé par le gouvernement, a démontré la viabilité du processus et intéresse déjà un investisseur privé qui produira 25 MW d'électricité avant de tripler cette production lors de la seconde phase. À chaque étape de son voyage, Zoellick a rencontré des représentants du secteur privé et d'organisateurs de la société civile (OSC), ainsi que d'anciens membres du gouvernement. Le secteur privé s'est dit soucieux de constater que la croissance est entravée par une offre inadaptée d'énergie, des infrastructures médiocres, un secteur des transports vacillant, des impôts élevés et un accès limité aux sources de financement. Par ailleurs, l'une des étapes les plus émouvantes de la tournée de M. Zoellick a été la visite rendue aux responsables d'un programme parrainé par la Banque mondiale visant à fournir des logements et à dispenser une formation professionnelle à des ex-combattants gravement handicapés et à leur famille dans la banlieue de la capitale, Kigali. En Ouganda, M. Zoellick a également visité l'usine de riz de Tilda, à l'est du pays. Il a été ravi d'apprendre que l'usine, qui produit un cinquième du volume de riz du pays, achetait la moitié de ses récoltes auprès d'agriculteurs locaux. "Cela apporte une sécurité alimentaire et financière", a-t-il observé. "Avec l'agriculture, il est question de combler toutes les lacunes de la chaîne de valeur, depuis les graines et les engrais jusqu'à l'entreposage et la mise sur les marchés", a-t-il ajouté. Robert Zoellick a indiqué que la Banque pouvait améliorer l'accès des produits agricoles africains aux marchés des nations développées en instituant sur le continent des centres de recherche en vue de renforcer les capacités dans les domaines sanitaire et phytosanitaire. En outre, il a invité les pays africains à se réunir autour du Programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique et à entreprendre le partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), qui vise à augmenter la productivité agricole du continent de 6% par an. Synthèse Nassim I